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Commentaire de bakerstreet

sur La distinction entre « culture » et « civilisation » chez Claude Lévi-Strauss


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bakerstreet bakerstreet 29 avril 2016 22:44

Article intéressant et amenant pas mal de poils à gratter. Levis Strauss, immense penseur, et humaniste, l’un allant pas sans l’autre pour désigner les géants ( ce qui exclut des personnalités douteuses comme Heidegger) est un de ces hommes qui préfigura l’écologie, le respect des primitifs. Pas le premier, car de Montaigne à Diderot, en passant par Segalen (Les immémoriaux) et j’en passe, plus d’un philosophe et même plus d’un honnête homme a compris que les soit disant sauvages n’avaient rien à nous envier, bien au contraire. J’ai lu Levi strauss il y a pas mal de temps mais je me souviens plus ou moins qu’il parle dans « tristes tropiques » de la générosité de la nature, qui comme sur les iles polynésiennes, sursoit à toute préoccupation : Il suffit de se baisser et de cueillir....Ce qui explique en grande partie leur mode de vie, non basé sur l’accumulation et la recherche d’amélioration, et contribue à faire ses sociétés heureuses, car égalitaires. A quoi bon progresser et encore plus le croire quand on a tout pour être heureux et en harmonie....Le mieux est l’ennemi du bien....Pas besoin de grenier ni de cave sur les îles......On peut expliquer les modes de vie et les conceptions de l’histoire et du temps, à la façon de Darwin.

Je n’ai pas le souvenir d’un clivage entre culture et civilisation quand Levi strauss parle de ces dits primitifs, car tout est entremêlé étroitement. Les codes et les codifications en tous cas sont extrêmement complexes, et dénotent une autre type de rapport au monde. 
Peut être était ce un peu le notre avant que la grande machine du marché ne commence à changer et à morceler les rapports humains, et à nous mener là où nous en sommes : Une illusion de maîtrise dans un monde qui se dessèche, qui se vide, tel un magnifique trône dressé sur un marécage....Levi Stauss avait eu l’intuition de ce qui nous attendait.
 Nous sommes faits de l’étoffe des rêves, et peut être bien que nous implorerons bientôt nos empires pour des chevaux, ou des fusées....Il y aurait énormément à dire sur les thèmes que vous développez et qui sont contestables maintenant :« La vraie culture suppose donc l’ouverture sur l’universel et exclut la fermeture sur soi-même. »...levi-strauss écrit certainement cela dans un contexte très particulier, car il a bien compris que la rencontre du pot de fer et du pot de terre est une catastrophe, et que tout type de rencontre ne peut être profitable, tant que certaines barrières de protection ne sont pas menacées. « Et si le sans frontière était une ruse, un mythe, une lâcheté ? » Nous disait Régis Debray, dans « éloge de la frontière » ?
Alors que Levi stauss tire son hamac en Amazonie, les nazis défilent au pas de l’oie...Il a eu du pot, Levi Stauss, d’être arrivé au Brésil plus ou moins par hasard à cette époque. Pour les allemands il était dit que l’histoire allait être tragique, du fait de leur nouvel conception de l’espace vital, théorisé par l’Adolph, et qui étendit cette conception si particulière à leur espace, et qu’ils appellent « Heimat » beaucoup plus étendu que le "Home’ anglais, et centrifugé par l’envie de faire un empire colonial au centre de l’europe. Est ce que c’est ce qu’on appelle une structure commune, mais à rallonge, bouffant l’espace vital des autres ?...

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