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Commentaire de jean-jacques rousseau

sur La Trahison Lordon


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jean-jacques rousseau 30 avril 2016 13:29

@Serge ULESKI

"Mais serait-il inutile de surprendre le sophiste à l’instant de son syllogisme, au milieu de sa geste corruptrice et obscurantiste, avant que l’oeuvre de confusion et de division ne soit achevée ?« 

1. « Pourquoi ce diagnostic devrait-il s’appliquer, comme a priori, à Frédéric Lordon ? »

Non ce n’est pas à proprement parler ici d’un diagnostic. L’extrait que vous citez vient du chapeau de l’article, il fait partie d’une accroche, d’un propos préliminaire. Jusqu’ici je ne démontre rien et je ne pose pas de diagnostic. jusqu’ici je souligne simplement le rôle particiulier de Frédéric Lordon comme « leader d’opinion » et idéologue« dans le mouvement #NuitDebout. Vous pouvez réfuter à ce moment ces termes comme celui de polémiste mais si en théorie vous voulez argumenter sur l’horizontalité, la spontanéïté du mouvement, il vous sera difficile de convaicre quiconque en disant que Lordon n’est pas idéologue, »leader d’opinion« ni polémiste.

Ce que je dis - par référence à l’Agora athénienne dont je parle par ailleurs - c’est que le lieu du débat politique et démocratique se trouve être investit depuis les origines par des stratégies complexes de manipulation et de diversion. C’est à en croire certains le but primaire que se fixe la philosophie (j’aurai envie de dire »le système philosophique antique ou classique) de déjouer ces manipulations mentales en contredisant les formules spécieuses de certains orateurs parfaitement éduqués en rhétorique. Mon questionnement fait donc référence originelle à la joute intellectuelle et philosophique de cette époque. Je le conviens tout le monde ne partage pas cet intérêt pour la philosophie ou l’Antiquité mais je m’étonne que vous n’ayez pas fait ce lien. Sinon vous conviendrez que cette phrase que vous citez n’est qu’une formule générique, qui fixe le cadre d’une controverse générale et non personnelle.

Donc ce n’est pas - a priori - que je pose ce diagnostic sur Lordon ou quelqu’un de son entourage. Puisque ce n’est qu’après ce propos introductif que je me propose de rassembler des éléments et de faire apparaitre les fausses raisons, les paradoxes, les contradictions et les impossibilités à la fois théoriques et dans les propositions pratiques de Lordon. Ce qui me permet de l’accuser de sophiste sans trop de difficultés (ni même de contradiction sérieuse de la part des lecteurs) et justifier ainsi du titre. 

Au-delà du discours spécieux de Lordon je regarde plus loin. Je pense que c’est cela qui vous a fait réagir. Attaquer Lordon c’est aussi envisager qu’il ne soit pas seul à titer profit d’une certaine manipulation, que celle-ci ait une portée plus grande et intéresse plus de monde. C’est pourquoi je parle de congruence. J’avoue que le terme soit un peu hermétique et qu’il vaille le détour. On parle de congruence pour désigner le « fait d’être adapté, de coïncider. » En sociométrie on dira : « concordance entre l’attitude d’un sujet envers un autre et l’attitude similaire qu’il en attend en réponse ». J’aurai pu employer le terme de convergence ou de synergie mais ils me semblaient peu correspondre. Ce que j’exprime c’est qu’il semble y avoir plusieurs intérêts et stratégies qui jouent de concert sans qu’on puisse établir de relations précises entre elles. Tout cela pour dire qu’au delà du sophisme il y a obscuration du sens (obscurantisme) ensuite oeuvre de désorietation, de division et d’affaiblissement des forces dans la lutte. 

2. Il faudrait savoir : soit cette parole est la sienne, soit elle est aussi celle de ceux qui partagent ses analyses. Que voulez-vous dire ? Et si cette parole était vraiment la sienne (ce dont je doute puisque l’artiste n’a conduit sa carrière académique qu’en recolant les morceaux de pensée des uns et des autres, je ne suis pas sûr qu’il soit capable d’un raisonnement autonome, basé sur autre chose de des prégugés ou des lieux communs. Pour cela je pense qu’il s’est trompé d’époque, il eut été plus valorisant pour lui d’être scholaste à la Sorbonne sous Buridan ou disciple inquisiteur dans la Compagnie de Jésus d’Ignace de Loyola) en quoi n’aurait-on pas le droit de la contredire, de retrouner contre-lui ses propres déclarations ou d’en dénoncer les implications politiques ? Est-ce au nom de la liberté d’expression ? Est-ce au nom d’une impunité spéciale ? Est-ce au nom du droit de dire n’importe quoi à n’importe qui ?

De plus il faudra demander à quel moment les textes, propos et discours engagent leur auteur et à quel titre ? Lorsque Lordon approuve la folie d’un encadrement supra-national des politiques nationales à quel moment s’engage t-il, que cela signifie t-il, quels en seront les conséquences directes ou indirectes sur le plan juridique par exemple ? L’engagement est une notion admirable mais tellement vaporeuse lorsqu’il n’est pas sur document timbré, lorsque les termes de l’engagement ne sont inscrits ni validés nulle part. Non Lordon ne s’engage pas. Ce serait plutôt le genre à envoyer de braves gens au casse-pipe et les regarder depuis son salon à fumer la sienne. Croyez-vous qu’il serait ce glorieux héro populaire qui irait dans les manifs proteger de son petit corps fluet ou de son verbe agressif des femmes et des enfants des coups de matraques et de flash-ball ? Dans quel monde vivez-vous Serge Uleski, de quel engagement parlez-vous ? Dites-nous en plus !

3. Pourquoi Lordon devrait être disqualifié ? Par prudence je dirai. On ne peut pas engager de lutte sérieuse ni même de réflexion approfondie avec un tel trublion délirant dans les parages, ce n’est tout simplement pas possible ! Ni d’ailleurs avec des Chantal Mouffe, des Philippe Marliere et consorts. Il serait tellement utile de dénoncer la malhonneteté intelectuelle de ces gens qui se prétendent « à gauche » pour y semer le désordre et y organiser l’impuissance du Peuple. Ceci en cherchant à destabilliser tout « consensus populaire et trans-partisan et le miner par une dialectique politicienne », « en plaçant l’esprit de faction au-dessus de l’intérêt commun ».
 
Je pense avoir suffisament démontré dans ce texte. Si vous y voyez des incohérences ou des objections sérieuses ne vous gênez pas d’en faire part. J’apprécierai particulièrement une contribution aussi stimulante.

Pour le reste je me souviens avoir commenté un texte de vous sans que vous ayez daigné répondre. La teneur de vos propos et votre attitude m’ont prévenu. Il n’est pas étonnant que vous veniez maintenant à la défense (faiblarde) de Lordon puisqu’en tant qu’agent provocateur anarcho-libertaire vous semblez faire partie de la même mouvance douteuse.


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