@Pierre
Votre approche sur l’articulation Lénine-Staline est discutable. Si Lénine, qui avait redistribué les terres en 18, n’envisageait nullement une quelconque collectivisation pour alimenter l’industrialisation, il préconisait néanmoins une concentration agricole parente de celle, largement entamée à l’époque, de la France autour des paysans « moyens » et de la coopération qu’il fallait favoriser (lettre à Renaud Jean, député communiste du Lot et Garonne).
La NEP entrait complètement dans ce shéma et était appuyée par les principaux dirigeants (Staline compris). Jusqu’au moment (26-27) ou Staline, pour élargir ses pouvoirs, a décidé de surfer sur « l’égalitarisme » que les nombreux jeunes communistes (Kroutchev...) confondaient couramment avec le marxisme, et a fini par, sans le clamer clairement, enterrer la NEP, « because » les inégalités qu’elle générait.
En fait, Staline était persuadé que le sort de la révolution socialiste dépendrait, en fin de compte, d’une confrontation violente avec le capitalisme mondial qu’il convenait de préparer méthodiquement. D’où les plans quinquennaux et l’exode rural forcé pour obtenir la main d’oeuvre qu’il n’a pas les moyen d’attirer, sur les chantiers planifiés, avec des salaires corrects. La force policière et le volontarisme comme alternative aux courses contre la misère si bien décrite par l’anglais Dickens ou le français Zola.
Hormis d’activer par la peur, le projet de Staline n’avait aucun intérêt à « faminer » les prolos, ukrainiens ou autres. Il est d’ailleurs curieux que ceux qui nous bassinent avec le pseudo « holodomort ukrainien » taisent le vol de la force de travail de millions d’ukrainiens, et autres, par la politique stalinienne qui, lui, est unanimement reconnu.....