Votre analyse du roman gagnerait en épaisseur si ce dernier
était compris à lumière des analyses d’un Clouscard ou Michéa concernant le
néo-capitalisme, donc à l’aune de l’idéologie forgée par les thuriféraires, les « justificateurs » de
ce capitalisme libidinal (Deleuze, Foucault...mais aussi les critiques les plus stupides du patriarcat depuis de Beauvoir).
"La liberté sexuelle reste
sélective. La femme est libre, mais de circuler et de s’échanger dans ces
enclos culturels et sociologiques. En définitive, elle est toujours chasse
gardée. Comme ds les troupeaux où les grands mâles se partagent les femelles
(...) et chassent ensemble des intrus. Le bourgeois chasse à l’extérieur. Mais
chasse gardée à la maison. Ou bien il est échangiste. Donnant, donnant"
(Le CdlS, M. Clouscard, Ed. Delga, rééd. 2012).
"Portés par une commune idéologie, le phallocrate
et la féministe se partagent bourgeoisement la plus grosse part du gâteau
libidinal« (ibidem)
La guerre des sexes
n’est qu’une guerre de consommateurs.
La femme doublement spoliée par l’homme de la société répressive et par l’homme de la société permissive...
« Extension du
domaine de la
lutte », le roman clouscardien de Houellebecq Initiation de série,
dressage des masses et forcément frustrations des recalés du « grand
festin » (c’est l’amertume générée par l’idéologie de la nouvelle
société civile depuis les années 60) ... La Véronique de Houellebecq
transformée en "ignoble
pétasse« , »en véritable ordure« , »sans conscience
morale" par la psychanalyse lacanienne, c’est un peu la Marie-Chantal de
Clouscard qui assiste aux séminaires de Lacan et Foucault, le destin de
Raphaël
Tisserand c’est celui des perdants du marché du désir, du
meilleur des mondes de la consommation libidinale, etc.
A l’inverse, dans la
catégorie des infects romans suintant (par les parties basses) l’idéologie
freudo-marxiste lacano-deleuzophrénique, il y a ceux des Angot, Despentes,
Catherine Millet...