@JM,vous nous dites qu’on veut « tuer le nucléaire » pour de sombres raisons politico-concurrentielles. Je viens de lire (20 Minutes) les déclarations de Thomas Piquemal, ancien directeur financier du groupe EDF devant les députés de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale lors d’une audition ouverte à la presse aujourd’hui.
En février 2016, le directeur financier n’a plus de solutions à
proposer. Mais il dresse ce constat : « Fin 2015, EDF avait déjà investi
58 % de son patrimoine dans la technologie EPR. Avec Hinkley Point,
cette part allait monter à 70 % ». Et il lâche alors cette phrase
terrible : « Mais qui investirait 70 % de son patrimoine sur une
technologie dont nous ne savons toujours pas si elle fonctionne ? ».
Avec de telles prises de risque sur l’option unique du nucléaire, on n’a pas l’impression que les pouvoirs publics veuillent tuer la dans l’œuf le business du radiateur atomique. Ça ressemble à une fuite en avant, garantie par les contribuables français pour changer. Il y a comme une obstination forcenée à vouloir appuyer sur l’accélérateur (de particules) avec une visibilité réduite dans les domaines techniques, financiers et commerciaux.
Sans compter que les filous anglo-saxons sont bien plus malins en business que les super-ingénieurs français ou leurs homologues de l’énarchie qui signent les contrats avec la légèreté que leur autorise le privilège de ne jamais supporter les conséquences des échecs. Préparons les chéquiers.