• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Fifi Brind_acier

sur #Autriche : L'amnésie nazie


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Captain Marlo Fifi Brind_acier 21 mai 2016 21:45

L’article de la Tribune me semble bien plus équilibré, car il analyse les multiples causes.
L’économie de l’ Autriche ne va pas si bien que ça.

Il n’y a pas de cause unique, mais plutôt un faisceau de raisons. L’Autriche est un pays particulier. Grande puissance européenne pendant des siècles, le pays est devenu un petit Etat mal taillé et travaillé par la nostalgie de la grandeur perdue des Habsbourg. Cette réalité a maintenu la vivacité du courant national-allemand (« deutschnational »), favorable à l’Anschluss avec l’Allemagne durant l’entre-deux-guerres et qui a persisté après-guerre sous une forme nationaliste raciste. A cela s’est ajouté un manque de culpabilité pour la période nazie du pays."(...)

Dans ce contexte, la crise des réfugiés et sa gestion ont provoqué un sentiment de rejet d’une partie de l’électorat à la fois de l’UE et des populations arrivantes. Mais pas la seule cause.C’est aussi que cette crise intervient alors même que surgit une crise politique et économique.

L’épuisement de la « grande coalition »

Politiquement, l’Autriche est épuisée par les grandes coalitions entre la SPÖ et l’ÖVP qui ont gouverné le pays pendant 39 des 69 dernières années. L’électorat populaire traditionnel de la SPÖ est excédé par le fait que les Sociaux-démocrates délaissent aux Conservateurs les questions économiques et sociales tandis que les tenants de l’ÖVP se plaignent des compromis passés par leur parti avec la « gauche ».(...)

La crainte du déclassement économique

 Certes, a priori, l’Autriche demeure un des pays les plus prospères d’Europe. En parité de pouvoir d’achat, le PIB par habitant autrichien est supérieur de 30 % à la moyenne européenne. Il n’est dépassé que par les Pays-Bas, l’Irlande et le Luxembourg. Le taux de chômage harmonisé est de 5,8 %, bien inférieur à la moyenne de la zone euro (10,2 %). Bref, on est en droit de se demander, comme beaucoup, pourquoi un pays aussi bien portant à un recours massif au vote protestataire nationaliste.(...)

Car le problème est moins le niveau de l’économie, que son rythme d’évolution. La compétitivité prix de l’Autriche s’est dégradée. (...) La croissance des salaires, jadis très forte, s’est réduite sous les 2 % par an. Le chômage au sens national, prenant en compte l’ensemble des inscrits à l’AMS, le Pôle Emploi local, a atteint en avril, un plus haut à 9,1 % de la population active.

(...) Enfin, la croissance est au ralenti. Malgré une nette accélération (+0,6 % sur un trimestre) au premier trimestre, le PIB n’est durant cette période que 1 % au-dessus de son niveau de l’an passé. En zone euro, seuls le Portugal, la Finlande et la Grèce font pire...

Cette situation a conduit à un sentiment de peur du déclassement caractéristique des pays « riches » du nord de l’Europe et que l’on retrouve aussi au Pays-Bas, en Finlande, dans les pays scandinaves, en France et en Italie. La classe moyenne est aisée, mais sa confiance dans l’avenir est faible. (..)

Le programme économique de la FPÖ

Quel est le programme économique de la FPÖ ? C’est globalement un programme très libéral.

(...) La FPÖ ne veut donc pas quitter la zone euro et l’UE pour pratiquer de la relance budgétaire, mais pour pouvoir pratiquer de la discrimination nationale et pouvoir protéger certains secteurs.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès