Si la mouvance dite « autonome » est en partie l’expression d’un besoin de radicalité actuellement non couvert par l’offre politique existante, elle est aussi une impasse pour ses caractéristiques suivantes :
- anti-syndicalisme pathologique proche de celui du FN ; pour la « convergence des luttes » et l’organisation d’une grève générale c’est mal barré...
- anti-capitalisme totalement virtuel refusant ou minorant la lutte des classes
- fétichisation de l’illégalisme et de la violence, qui en fait l’exact pendant du fétichisme de la légalité de certains
- discours libertaire approximatif et superficiel (ou dans quelques cas bordiguiste) mais qui ne fait pas illusion plus de 2 minutes face à un contradicteur ayant quelques notions d’anarchisme ou de communisme
- stalinisme refoulé : les fameux « antifas », anti-confusionnistes, vegans ou féministes intégristes et les nouveaux « procès de Moscou » correspondants
- totale inefficacité politique, ce qui fait d’eux un objet de choix d’instrumentalisation politique par le pouvoir, d’infiltration policière, etc
- primauté de l’anti-nationalisme, jusqu’à la position absurde de soutien à l’impérialisme ou d’opposition au (véritable) internationalisme. C’est de cette manière qu’une partie des autonomes allemands des années 80-90 a fini par rejoindre des positions néoconservatrices et sionistes en réaction à l’unification allemande, et à soutenir l’invasion US en Irak. En France cela a donné notamment le courant « guyetiste » chez les pseudo-antifas.
- absence de démocratie, remplacée par l’unanimisme qui en est son exact contraire