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Commentaire de Christian Labrune

sur Edmund Husserl, La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale


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Christian Labrune Christian Labrune 25 mai 2016 01:16

@Robin Guilloux
Je ne sais que trop qu’il y a des phénoménologues chrétiens, mais ils m’agacent, particulièrement un Jean-Luc Marion, parce que l’idée toute théologique qu’ils se font de Dieu, fondée sur une révélation, n’a pas grand chose à voir avec l’éidétique husserlienne. « Dieu, dit Husserl, est un index indispensable lors de la construction de certains concepts-limites dont l’athée lui-même a besoin quand il philosophe(*). On retrouve là, au fond, l’opposition devenue très classique entre le Dieu de la Bible et le Dieu des philosophes.
Je sais bien qu’il y avait beaucoup de chrétiens dans l’entourage de Husserl, et je crois comprendre cette fascination : cela donnait l’espoir qu’on en finirait avec un matérialisme très naïf issu du marxisme et qui avait plus que jamais, à cette époque, le vent en poupe, mais la phénoménologie ne peut pourtant pas être confondue non plus avec cette tradition idéaliste des arrière-mondes héritée de Platon et de Plotin, qui aura servi à définir et à fixer, après Nicée, la doctrine chrétienne.
Se réclamer de Husserl quand on se dit chrétien, c’est donc un peu vouloir être dupe ou bien vouloir sortir du prêchi-prêcha un peu bébête qui caractérise la foi du charbonnier en parant sa religion de guirlandes conceptuelles plus séduisantes pour l’esprit un peu curieux qui ne consent pas, comme Pascal, à »s’abêtir« . Philosophie purement décorative, en quelque sorte. Eh bien, je dis non : la phénoménologie husserlienne vaut mieux que cela !
 
(*) J’emprunte cette citation au dernier chapitre de l’intéressant bouquin de Françoise Dastur : »La phénoménologie en question« 
C’est dans »Idées directrices", p.265 note (a).


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