@Aristide
Je n’ai peut-être pas été assez clair. La notion de diachronie est importante en Histoire. Elle signifie que les évolutions ne se font pas au même rythme partout.
Jusqu’au début du XXème siècle, une femme convenable, une dame ne sort pas dans l’espace public sans couvre chef ou foulard. Seules les fillettes et les jeunes filles peuvent se le permettre. Les choses commencent à changer dans les années 1920 avec le découvrement du corps (le maillot remplace la tenue six pièces en vigueur à la plage jusque fin XIXème), le maquillage, les coupes de cheveux plus courtes. Chanel exprime bien ces changements. Ces nouveaux critères de beauté sont particulièrement véhiculés vers les masses par le cinéma. C’est le cinéma et ses gros plans de visage très maquillés qui persuade les américaines que celui-ci n’est pas l’apanage de la prostitution et lance l’industrie de la cosmétique (E Arden, H Rubenstein).
Peu à peu, marcher tête nue, découvrir ses jambes et ses bras, se maquiller deviennent des pratiques acceptables adoptées par les jeunes générations, d’abord dans les grands centres urbains, puis les villes moyennes et enfin les campagnes.
J’habitais dans une petite ville dans un département rural. Dans les années 60, les femmes mettaient encore un foulard ou un chapeau quand elles sortaient. Cette habitude a complètement disparu avec les générations du baby boom.
Les images dont vous parlez montrent des femmes urbaines parisiennes plus affranchies que la majorité et pour la Libération une situation de liesse populaire bordélique où les convenances pouvaient être oubliées.
Le basculement des critères de beauté et de convenances s’effectue dans les années 20 d’abord aux USA puis en Europe, de l’urbain vers le rural, de la bourgeoisie libérale vers le monde paysan avec de nombreux décalages temporels et géographiques.