Je suis tout à fait opposée à cette apologie du nationalisme français. Il est toutefois un peu ridicule... quand même.
Les esclaves africains victimes du commerce triangulaire, les espagnols massacrés par les troupes napoléoniennes, les indigènes d’Afrique du nord : plus personne n’a peur de la France. Ni Monaco, ni le luxembourg, tout va bien, tant mieux. Tout peindre en noir serait aussi ridicule que tout peindre en bleu blanc rouge.
La nation est une idéologie mariée à un état et à un territoire. La « déclinologie » à la mode est, à mon sens, un phénomène beaucoup plus parisien que français. Paris ne sera pas le phare de l’Europe comme il est le phare de la France. Et mécaniquement, les périphéries préfèrent l’Europe à la France. La centralité française diminue qu’il s’agisse de politique, d’économie, de culture, de sciences et naturellement cela fait plus mal au centre qu’à la périphérie. Le nationalisme est fatalement une valeur à la baisse.
Je suis fière des Bretons qui, en leur sagesse, ont refilé le plus terrible de leurs enfants, né à la Trinité, au nationalisme... français. J’aime les vallées basques et je me sens chez moi dans magnifique Haut Adige comme en Dordogne avec le journal local en anglais, French News. Les démocraties modernes ont besoin d’ouverture, de circulation des élites et des catégories sociales. J’aime la langue française, Tahar Ben Jelloun, Braudel et Devos. Et le nationalisme ripoliné a un charme de musée.