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Commentaire de Alren

sur On a raté l'éolien, et si on réussissait l'hydrolien ?


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Alren Alren 5 juin 2016 19:38

@pierre

La vraie solution énergétique seraient les centrales nucléaires réalisant la fusion de noyaux d’un atome d’hélium 2 avec de l’hélium 3.

C’est la formule d’Einstein qui donne la quantité d’énergie produite par la disparition d’une partie de la masse : E = mc².

Tout le monde n’a pas idée de l’énergie colossale qui se cache dans cette formule.

E est en joule. Un watt vaut un joule par seconde. m est en kilogramme. c est la vitesse de la lumière (dans le vide) exprimée en mètres par seconde. Sa valeur approchée est de 300 000 000 m/s (300 millions de mètres  !!!). L’élévation au carré nous donne 90 000 000 000 000 000 (90 millions de milliards !!!)

1 kg de matière transformée en énergie pure donne donc 90 millions de milliards de joules !!!

Bien entendu dans le cas d’une fusion nucléaire comme celles qui se produisent dans le soleil, une toute petite partie seulement de la masse des deux noyaux disparaît dans la fusion.

Mais l’on voit bien que l’énergie produite est sans commune mesure avec ce que l’on peut obtenir avec les énergies dites renouvelables.

Le problème c’est que les espoirs mis dans les années 60 dans la fusion nucléaire, qui ne produit pas de « déchets » ont été douchés et qu’en 2016, beaucoup de scientifiques pensent qu’elle n’est pas réalisable en dehors du cœur des étoiles : ah oui, il faut bien comprendre qu’elle n’a pas lieu près de la surface de l’étoile où règnent déjà une température et une pression considérables, mais insuffisantes pour la réaction ! Alors sur Terre ...

Donc avec E = mc², il ne reste que l’énergie de fission. Cette fois un noyau radioactif se brise en deux morceaux et des neutrons. Et il y a aussi perte de masse transformée en énergie.

Le problème est que l’uranium doit être « enrichi » (le taux d’uranium 235 doit atteindre 3% au lieu des 0,3% du métal natif) si l’on choisi ce métal. D’où déjà une perte considérable entre les potentialités du minerai et la fraction utilisée. Et d’autre part, tout le monde le sait aujourd’hui l’opération produit des métaux radioactifs inutiles et dangereux.

Sans compter que la désintégration des atomes se poursuit spontanément et que si un incident empêche le refroidissement alors la température s’élève jusqu’à faire fondre l’uranium, provoquant les accidents de Tchernobyl et Fukushima.


Alors ? Y a-t-il une solution E = mc² réalisable sans risque ?


Le plus incroyable est que la réponse est oui !!!

Il existe un métal qui ne devient radioactif et donc produisant de l’énergie, que s’il est bombardé par des particules rapides, soit les neutrons d’un métal spontanément nucléaire comme l’uranium, soit grâce à un accélérateur de particules.

S’il ne reçoit plus de neutrons, la réaction nucléaire s’arrête.

On voit tout de suite la différence de sécurité avec l’uranium chez qui elle continue en chauffant le métal au delà de la température de fusion (chimique) : si l’eau d’un tsunami envahit la centrale au thorium, elle s’arrête comme s’arrêterait une centrale à charbon avec le foyer noyé par l’eau.

(Les personnes voulant plus de détails peuvent aller sur Youtube et Wikipédia)


Question : Pourquoi a-t-on développé des centrales nucléaires à l’uranium enrichi et non des centrales à thorium ?


C’est que quand Pierre Messmer profitant du renchérissement soudain du prix du pétrole en 1973 après la guerre israélo-arabe a annoncer aux Français que l’énergie nucléaire nous serait indispensable, il voulait concomitamment récupérer le plutonium, sous-produit des centrales à uranium, et fabriqué par absorption d’un neutron par l’uranium 238 présent qui lui ne fournit aucune énergie, pour fabriquer des bombes A, servant « d’allumettes » aux bombes H de notre arsenal nucléaire alors en plein développement (pour dissuader l’URSS de nous attaquer !).


Si avait choisi le thorium pour produire notre électricité, nous n’aurions aujourd’hui aucun problème de démantèlement des centrales trop anciennes ni de problèmes de déchets. (Les centrales à thorium pourraient continuer la transmutation de ces métaux jusqu’à les rendre inoffensifs, par exemple en les transformant en plomb.)


Il faut dissoudre Areva, liée à l’uranium, dont l’inertie et les engagements financiers (catastrophiques) font que sa direction s’opposera à des recherches (faciles) pour la conception de centrales au thorium.

Ces centrales pourront être exportées dans le monde entier car elles ne permettent pas la prolifération nucléaire ni même la fabrication de « bombes sales », c’est-à-dire l’empoisonnement d’une région par de la poussière de plutonium.




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