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Commentaire de Alren

sur Les bases neurales de l'art préhistorique


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Alren Alren 6 juin 2016 12:13

Tous les mammifères vivant en groupe sont hiérarchisés, la plupart du temps sous la domination d’un mâle qui a conquis sa place après un ou des combats victorieux contre d’autres mâles candidats au titre suprême.

D’où ces luttes abondamment filmées entre cerfs, loups, chevaux sauvages etc.

L’intérêt d’être le chef est d’abord d’accéder aux femelles, ce qui, outre l’agrément du coït, assure la propagation de ses propres gènes.

Les mâles humains du paléolithique n’ont pas échappé à cette compétition. Mais leur intelligence aurait permis ce qui n’existe pas pour les autres groupes animaux : l’homicide par surprise du dominant.

Pour survivre, celui-ci devait donc faire croire que sa mort entraînerait pour son assassin de graves ennuis venus de l’au-delà.

Pour survivre, avec des rivaux aux aguets, le dominant humain devait faire croire à tous les membres du groupe, qu’il possédait des pouvoirs surnaturels, une protection spéciale des divinités de la Nature. Les mystères du monde étaient tellement grands pour les humains de ces époques et leur besoin de néanmoins l’expliquer entraînait naturellement la création de mythes religieux ... qui ont des relais encore aujourd’hui. Ces mythologies étaient créées par des cerveaux imaginatifs et celui des dominants devait l’être pour conserver leur position.

Ces pouvoirs surnaturels étaient évidemment complétés par un physique avantageux, de grandes qualités de chasseur et de guerrier, ainsi que par une connaissance des plantes qui guérissent, cette dernière, bien réelle, étant transmise par une initiation particulière d’autres chamanes.

Dans ce contexte (invérifiable je le reconnais) l’hypothèse de Jean Clottes sur la raison d’être de ces peintures (celles que nous voyons aujourd’hui sont toutes souterraines où elles on pu défier le temps, mais peut-être qu’à l’époque d’autre décoraient les huttes en peau comme cela fut constaté avec les Amérindiens des Prairies) est tout à fait plausible : elles servaient aux chamanes à impressionner leurs dominés tout comme les églises du Moyen-âge servaient à donner du pouvoir au clergé en impressionnant par leur somptueux décor les fidèles dont certains vivaient dans des chaumières.

Et comme au Moyen-âge où les prêtres ne construisaient pas, ne décoraient pas, ne finançaient pas les églises, les chamanes du paléolithique n’effectuaient sans doute pas eux-mêmes les peintures rupestres et sans doutes extérieures, mais elles étaient réalisées selon leurs directives.

Et elles les rendaient en quelque sorte « sacrés », donc à l’abri des jaloux, assassins potentiels.

On retrouvera cette notion de la « personne sacrée du Roi » jusqu’à Louis XV qui fit écarteler un malade mental, Damiens, pour lui avoir fait une grosse éraflure avec un canif au côté.


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