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Commentaire de foofighter

sur Les “crimes invisibles” de Bachar el-Assad (et le soutien secret d'al-Qaïda par l'Occident)


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foofighter foofighter 6 juin 2016 23:17

Maxime, vous avez beaucoup de lectures communes avec moi, et je sais, pour traduire ses livres, que vous maitrisez bien notamment Peter Dale Scott et sa vision - à mon sens fort juste - des « états profonds ». Même si je partage globalement votre analyse fort référencée, et votre dénonciation de la récupération bien peu scrupuleuse par la diplomatie française de ce documentaire, je voulais revenir sur deux points cependant.

- Que le régime de Bachar El Assad ait commis de « graves exactions », comme on le lit ad nauseam dans la presse française, je veux bien. J’ai juste besoin de preuves, et là je dois dire que nous sommes un peu sur notre faim. Le meilleur exemple de ces exactions de masse présumées constitue l’album photo du pseudonymé César. Dans la presse on assiste à une surenchère concernant le nombre de photographies constituant cette base de données, nombre par ailleurs souvent assimilé au nombre de victimes : 45000, 50000 ou même 55000. L’enquête de Human Rights Watch (16 déc 2015) permet d’identifier « 6 786 détenus [...] morts en détention ou suite à leur transfert du centre de détention vers un hôpital militaire », et selon l’ONG ces décès seraient attribuables au régime syrien. HRW, qui ne montre en ligne qu’une vingtaine de clichés, précise tout de même que "les photographies restantes [sur les 28707 étudiées jusque là] montrent des sites où des attaques ont eu lieu ou des corps identifiés comme étant ceux de soldats des forces gouvernementales, d’autres combattants armés ou de civils tués dans des attaques, des explosions ou des tentatives d’assassinat. Bref, à ce stade, plus des 3/4 de ces photographies sont constituées par des individus, Syriens ou non, combattants ou non, de tous bords, décédés depuis le début du conflit. Par qui et comment ont-ils exactement été tués ? Difficile de le dire à ce stade. Le rapport complet (86 pages, en anglais).

- Par ailleurs, si le régime syrien a rapidement usé de violence après la contestation (spontanée ?) de 2011, c’est aussi qu’il a manifestement été confronté très tôt à une extrême barbarie venant de gens déjà pas très modérés, et peut-être pas très syriens non plus. François Belliot, notamment, dresse une longue liste des policiers et militaires massacrés entre avril et juillet 2011 dans son livre Guerre en Syrie, Tome 1 (éd. ), p39. Sans me faire l’avocat du diable, il me semblait nécessaire de replacer les choses dans leur contexte. Et de rappeler qu’en matière de violence, l’Occident n’a malheureusement rien à envier à Bachar El Assad. Ni historiquement, ni de nos jours.


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