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Commentaire de Pomme de Reinette

sur Spécificité juive et internationalisme prolétarien


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Pomme de Reinette 8 juin 2016 09:14

(suite - car c’est pas fini, le mythe du complot « judéo-bolchévque » a beaucoup servi !!)

A propos du livre cité par l’internaute « najma », qui participe à la propagande antisémite sur ce forum

Sur la base des investigations de Sokolov, le correspondant du Times, Robert Wilton, publie en 1920 un livre, The Last Days of the Romanovs qui, à grand renfort de vocabulaire emprunté à la magie noire, décrit le meurtre comme la résultante d’un complot occulte juif. En 1922, le général Mikhail Dieterichs publie à son tour un livre racontant le massacre des Romanov, en y ajoutant une profusion de détails aussi horribles que fantaisistes : le meurtre du tsar y est explicitement décrit comme un crime rituel, commis dans le cadre d’un complot juif dont les maîtres d’œuvre sont Iakov Sverdlov et Isaac Golochekine (ces derniers étant accusés d’avoir décapité les cadavres pour ramener au Kremlin les têtes coupées de la famille impériale, placées dans des bocaux)41.

Pierre-André Taguieff, dans une étude parue en 2008, affirme qu’il faut étudier avec un esprit critique « les rapports qu’entretiennent les mythes et les événements historiques ». Il considère que l’assassinat de la famille impériale permet aux Russes blancs de dénoncer un mythique « complot judéo-bolchévique » basé sur la réactivation de « l’imaginaire du crime rituel juif »42. Les Russes blancs reprennent ces accusations en affirmant que parmi les exécuteurs, les Juifs constituaient 70 % du commando. Ils ajoutent que « les « Sages de Sion » sanguinaires, incarnés par Trotski, ont donné à leurs hommes de main, eux-mêmes juifs, l’ordre d’assassiner la plus emblématique des familles chrétiennes »43. L’analyse de Taguieff diffère de la version habituelle des faits quand il affirme que « la réalité historique est toute différente : les maitres bourreaux étaient des Russes « ethniquement purs » (Piotr Z. Ermakov, Alexandre Beloborodov, Fédor Syromolotov, Serguei Tchoutzkaev, Fédor Loukoyanov) » et que Iourovski « n’était que l’un des comparses juifs des tueurs »43. Le lieutenant Pierre Chabelski-Bork, « antisémite fanatique », est présent lorsque les troupes blanches fouillent la villa Ipatiev, y découvrant au passage un volume des Protocoles des Sages de Sion dans la chambre de l’impératrice Alexandra. Chabelski-Bork mène sa propre enquête et contribue à nourrir la thèse du crime rituel, jouant ensuite un rôle important dans la diffusion des Protocoles hors de Russie. Un mythe se construit autour de l’idée d’un « « complot juif » contre la Sainte Russie, incarnée par la famille impériale ». Par extension, la Terreur rouge mise en place par les bolcheviks est interprétée dans son ensemble comme un crime rituel de masse perpétré par les Juifs contre les Russes43.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jud%C3%A9o-bolchevisme


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