@Petit Lait
Sur le sujet de la Suisse, comme sur n’importe quel autre sujet, on peut dire tout et son contraire. Il y a en Suisse de plus en plus de working poors, quantité d’entreprises locales n’hésitant plus à pratiquer le dumping salarial grâce à la manne frontalière des Allemands et des Français notamment. Des emplois de femme de ménage ou de coiffeuse à 2800.- voir 1800.- mensuels sont de plus en plus courants et quand on sait le coût de la vie locale, ça coince, forcément. Les revenus se sont effondrés en quinze ans. Ca commence à se ressentir dans les affaires : impayés, négociations abusives, rabiotage devenu la norme, délocalisation de services (y compris par mise en concurrence avec d’autres pays comme l’Italie, la Belgique...).
Le truc avec les frontaliers français, c’est qu’ils viennent effectivement chercher plus d’argent qu’ils n’en gagneraient dans l’Ain ou en Haute-Savoie, par exemple, mais ne subissent pas les coûts que doivent supporter les résidents suisses, c’est tout bénéf’ pour eux. Chez nous, on paie cette politique du laisser-faire patronal au prix fort. Le nombre de femmes forcées de se prostituer pour joindre les deux bouts a explosé. Est-ce là la caractéristique d’un pays qui se porte bien ? Pas pour moi en tout cas. Cette politique de dumping salarial n’a été profitable à personne hormis les employeurs peu scrupuleux qui ont fait leur le credo du toujours plus de pognon.
Veillez à ne pas trop idéaliser la Suisse qui s’y connaît fort bien en enjolivement de statistiques. Ici comme ailleurs, on culpabilise le pauvre, le chômeur au lieu de désigner les vrais coupables : la spéculation au sens large (finance, immobilier, rentes de situation, exploitation salariale via le dumping salarial donc) et l’Etat qui ferme les yeux. Allez, je vous mets un lien :