Émilie était la maman de deux jeunes enfants, un garçon de 8 ans et une fille de 6 ans atteinte de trisomie. Elle vivait à
Armentières, dans le Nord. Elle a mis fin à ses jours dimanche.
Pour s’occuper de ses enfants, elle avait cessé de travailler. Elle touchait alors le RSA
et l’allocation pour enfant handicapé en France.
Son ex-compagnon, le père de ses enfants, est belge et travaille
outre-Quiévrain. L’allocation pour enfant handicapé était désormais
versée par le pays voisin.
Ce qui a compliqué le dossier de la
jeune maman auprès de la Caf :
- « On m’a coupé le RSA. Je suis passée de 1
125 euros d’allocations à 690. Je ne m’en sors plus du tout. En plus,
ils me demandent de rembourser ce que j’ai perçu au RSA depuis deux ans.
C’est dingue »,
expliquait-elle à La Voix du Nord.
La
situation ne s’est jamais débloquée :
- « À part me dire que je dois
demander une pension alimentaire au papa de mes enfants, je n’ai rien de
plus. La Caf m’a même supprimé mon APL »
indiquait-elle en juin à La Voix du Nord.
Les services de la ville connaissaient cette jeune maman :
- «
Elle avait été accompagnée à trois reprises dans ses demandes de logement en fonction de l’agrandissement de sa famille, explique Émilie Decarne, le
dernier changement remontait à avril 2011, après un rendez-vous avec le
maire en janvier : elle avait pu obtenir une maison T 4 avec jardin rue
du Général-Mangin.
»
En mai, Émilie Loridan avait contacté le centre communal d’action sociale, où elle avait été reçue.
- «
Un travailleur social la suivait, poursuit Émilie Decarne, elle
avait pu être inscrite tout de suite à l’épicerie solidaire. Des bons
en urgence lui avaient également été donnés pour répondre à sa situation
immédiate
».
Il lui avait également été conseillé d’aller au Point d’accès au droit,
ce qu’elle avait fait : elle avait pris contact avec le défenseur des
droits. Mais plus récemment, les services sociaux de la ville n’avaient
pas réussi à avoir de contact avec elle. La jeune maman ne s’était pas
présentée au dernier rendez-vous, en juin.
- «
Le travailleur social lui a laissé plusieurs
messages. Elle n’avait pas rappelé. La ville l’a aidée dans tous ses
champs de compétence. Ce qui est arrivé est dramatique
»,
conclut la DGS adjointe.
Dimanche, elle a mis fin à ses jours.