Certains sont surpris de mon commentaire sur le coup d’état raté en Turquie.
En politique les alliances ne sont pas une histoire d’amitié mais d’intérêt réciproque
Jusqu’à la venue
d’Erdogan, les pilotes israéliens et leurs avions utilisaient à leur guise les
aéroports et le ciel turcs, pour le plus grand bonheur de leurs collègues du
cru. Nombre de pilotes de F16 turcs furent formé par des instructeurs israéliens
Une relation d’extrême confiance prévalait avec l’état-major
turc.
Puis vint Erdogan, ce petit homme, arrogant,
agressif et imbu de lui-même comme pouvaient l’être les Staline, Hitler ou Tito avait de multiples raisons de créer
artificiellement une relation d’hostilité avec Israel.
Après les Printemps arabes,
l’accession au pouvoir de Morsi en Egypte, la chute de Kadhafi et l’éclatement
des guerres civiles en Syrie et en Irak, il a semblé à Erdogan que la situation
se prêtait à la ressuscitation de l’empire ottoman.
Il
fut persuadé que le monde
arabo-musulman discernerait en lui l’homme providentiel qui le
fédérerait en
prenant sa direction politique ; or, compte tenu de la détestation des
israéliens qui fait rage parmi les nations qu’il entendait vassaliser,
il était
simplement impossible de conserver les relations amicales qui liaient la
Turquie à Israël.
Il était même de
bon aloi pour Erdogan, dans cette perspective, de se montrer le plus antisémite
de tous.
de plus l’instrumentalisation de l’antisémitisme lui a permis de trouver le bouc
émissaire éprouvé afin de l’aider à convaincre ses concitoyens à voter pour lui.
Puis Erdogan fut
contraint de déchanter : les Arabes le
refoulèrent sans ménagement, al Sissi détrôna Morsi, son influence sur les
conflits syrien et irakien s’avéra quasi-nulle, la Turquie se brouilla avec
tous ses anciens amis, y compris la famille al Assad et les ayatollahs
iraniens.
Et le pire de
tout est que les avions équipés de l’électronique israélienne, faute
d’entretien et de mises à jour, voient leurs capacités opérationnelles se
réduire comme une peau de chagrin. 
Désormais
l’hostilité avec Israël ne lui servait plus à rien. En signant l’accord de
normalisation, ill espère
simplement briser un peu son isolement.
Avec cet accord, sur le plan
économique, Israel va pouvoir vendre son gaz naturel à Ankara, qui ne peut
plus se permettre d’être totalement dépendante de Poutine pour son
approvisionnement. On pourra également construire un gazoduc passant par la
Turquie afin d’approvisionner l’Europe, les deux pays y trouveraient leur
compte.
conclusion : le coup d’état réussi, on renoue les bonne relation l’état major Turc, il rate, on continue le commerce avec Erdogan. Pour manger avec le Diable, il suffit d’une longue cuillère.
Mais personnellement, j’aurais préféré la chute d’Erdogan.