C’est difficile de rationaliser le cancer. Certains gourous fleurissant sur la détresse vous mettront en accusation, vous diront que c’est lié à votre mode de vie, à votre alimentation, que ce crabe n’est pas arrivé par hasard. Possible, mais pas certain.
Si le mal existe, son développement subit dépend de phénomènes endogènes, exogènes, et d’autres dont que vous ne maîtriserez jamais.
Ces barges sortent d’une cornue plus ou moins identifiée : Celle de la guerre en Irak, de la récupération religieuse du premier courant, de la rencontre de la barbarie avec la modernité, sur fond de fantasme. Et puis d’une grande misère culturelle, catalysé par les nouveaux moyens d’information mettant en rencontre le tout et le n’importe quoi, ( ces crimes n’existeraient pas ou a bien moindre échelle si ils n’étaient pas tant médiatisé, objet d’une sidération pathologique)
Et puis d’une frustration sexuelle, d’une envie de se la péter sous toutes ses formes, pour évacuer sa haine et son ressenti, faute de ne pouvoir relativiser et analyser la moindre abstraction.
Le djihadisme, cette lèpre, fait donc des émules chez les paumés, chez les débiles en mal de violence, et voyant une opportunité de passer à l’acte.
De bons psychopathes qui ne valent que quelques crachats de mépris sur leur dépouille, comme les Niçois l’ont fait, à l’endroit où ce connard est mort. Je déteste toute forme de violence, mais dans « le choc des images », qui vaut valeur identification et de modèle, cette forme de signifiant venant de la foule m’apparaît fort, de sens et d’avertissement : « Tu es méprisable, même par un homme, en tout cas tu sort de la dimension humaine !
Même pas des malades, surtout pas. La psychiatrie n’a que faire là dedans, car elle suppose une souffrance. Mais la perversion n’est pas une maladie, juste la voie royale vers la psychopathie, l’indifférence, la monstruosité. Nous sommes bien dans une fabrique de ce genre de personnalités : Narcissiques, incapables de supporter le relativisme, la frustration, donc les rapports aux autres.
Le monde de la culture depuis deux ou trois générations a facilité aussi l’ »émergence de ce genre d’individus : Fascination des anti héros, des pervers, des rambo d’opérette, bien parano, très dangereux, toujours borderline...Le pilote allemand qui a précipité dans la mort plus de 200 passagers étaient de ce type. Ce camionneur a exploité la même filière, sur un thème connu depuis l’antiquité : « je vais disparaitre mais pas tout seul.... »....Les states en ont vu défiler un paquet, et continuent dans cette voie. Ce qui est nouveau, c’est la tentation du guiness book, de la performance, encore un sujet bien moderne, que ’l’on entame tout gosse avec une playstation, et qu’on termine avec une kalash, ou au volant d’un avion, ou d’un camion.
Cette époque est riche en gros cons, et qui veulent se prendre pour des dieux, en dépit, ou plutôt à cause du petit pois qu’ils ont dans la tête. Pendant longtemps on a pensé que ces types feraient la différence entre la fiction et la réalité. Ce n’est pas seulement les politiques qui ont joué avec le feu, mais tout le monde de la culture et de la marchandisation.