@Jeussey de Sourcesûre
Sur les divergences : les désaccords entre le Pentagone et la CIA.
(...)
« ces dernières années, l’insistance récurrente de Barack Obama
sur la nécessité d’un départ de Bachar el-Assad – et sur l’idée qu’il
existerait des groupes rebelles “modérés” en Syrie qui seraient capables
de le vaincre –, a provoqué des dissensions officieuses, voire même une
opposition ouverte parmi les principaux officiers du Comité des chefs
d’états-majors interarmées du Pentagone [JCS]. (…)
Cette résistance des
militaires date de l’été 2013. À cette époque, une évaluation hautement
classifiée avait été réalisée conjointement par la Defense Intelligence
Agency (DIA) et le JCS, qui était alors dirigé par le général Martin
Dempsey.
Dans ce document, ces deux agences avaient estimé que la chute
du régime el-Assad imposerait le chaos et la potentielle prise de
contrôle de la Syrie par des extrémistes jihadistes – à l’instar de ce
qui était en train de se dérouler en Libye. »
Si l’on partage
cette évaluation des hauts responsables du Pentagone, un effondrement
de l’État syrien pourrait donc engendrer une situation de chaos
généralisé, dont profiteraient Daech et d’autres groupes extrémistes
pour se renforcer et étendre leur influence. C’est pourquoi, d’après Seymour Hersh,
le Pentagone aurait tenté à partir de l’automne 2013 d’aider le
gouvernement syrien à lutter contre les extrémistes en lui transmettant
des informations via les services de renseignement militaire russes,
allemands et israéliens.
En juillet 2015, cette opposition frontale
entre le Département de la Défense et la CIA a été ouvertement admise
par Michael Flynn, l’ancien responsable du Renseignement militaire du
Pentagone (DIA). Dès 2012, son agence avait prédit la possible émergence
d’un « État Islamique »
à cheval entre l’Irak et la Syrie, qui aurait résulté du soutien
occidental et proche-oriental en faveur de l’opposition anti-Assad." (...)