@L’enfoiré
Je crois que vous êtes mûr pour la société dite mondialisée et forcément heureuse qu’on ne nous vend pas mais qu’on nous impose avec force depuis quelques décennies. S’il ne s’agit pas d’oublier comme vous le dites, et on aurait bien du mal à le faire ce qui se passe hors de France (j’ajoute hors de notre aire civilisationelle) il ne s’agit pas non plus d’oublier la France et ce qui fait qu’elle est la France et non simplement un espace administratif, un peu à l’image de nos régions déconnectées pour la plupart d’entre elles de références historiques.
Hier un commentateur m’écrivait en gros que j’avais tort de m’inquiéter de ce qui nous arrive et que je devrais profiter de l’été avec ses joies et notamment son rosé frais. Ben rien que le rosé frais ça m’indique que je fait partie d’un monde qui n’est pas celui d’autres individus pour lesquels en boire est une abomination.
Si vous voyagez dans le monde vous vous rendrez compte que ce ne sont pas les distances kilométriques qui vous frappent mais celles culturelles. Même à Novossibirsk vous vous sentirez plus proche de chez vous qu’à Marrakech. Même à l’échelle de nations voisines et dans la même aire culturelle vous sentez des différences. Quand je vais en Belgique, malgré l’absence de frontière je sais que je suis en Belgique sans que mon GPS m’en informe. Et on pourrait pousser ainsi jusqu’aux régions historiques. Alors inutile de regarder dans un rétroviseur puisque votre passé est constamment devant vos yeux.
Vous pouvez considérer, en adepte inconditionnel de la mondialisation heureuse que ça n’a pas d’importance et que même ça serait pas mal d’effacer toutes ces différences qui constituent autant de points de blocage à l’émergence de ce monde merveilleux qui émanciperait l’individu de son passé collectif pour en faire un électron libre, enfin un consommateur, éventuellement producteur heureux même si soumis à la loi du marché. Vous ne seriez pas le seul. Et d’ailleurs cet effacement se produit moins dans l’environnement que dans les têtes par le rejet des politiques d’assimilation et par le travail assidu de l’école préférant l’enseignement de l’histoire de ’empire du Monomopata à celle du règne de Louis XIV qu’on évoquera peut-être à travers le Code Noir quand on étudiera l’esclavage, mais seulement celui mené par les occidentaux, parce qu’il serait quand même, c’est Taubira qui l’a dit, dommage d’accabler les jeunes immigrés du fait de la traite musulmane ou de celle intra-africaine
Je comprends que pour vous m’ériger contre cette dérive et ses conséquences, dont l’une d’entre elle est justement d’être incapables de faire face à une menace idéologique comme celle de l’islamisme, s’apparente à du nationalisme. Vous pourriez même dire du fascisme. C’est ainsi qu’on a l’habitude de traiter ceux qui comme moi n’ont pas ce sens du progrès que vous possédez, et qui est aussi sans doute à vos yeux LE sens de l’histoire.
Moi je n’aime pas votre modèle qui s’extrait des références ou des racines. Je crois encore aux vertus de la nation et au-delà de notre civilisation dont les racines sont chrétiennes donc contiennent un système de valeurs particulier et adaptable au monde séculier. Inutile donc d’être chrétien soi-même pour faire siennes ces valeurs. Et même si au nom de l’église par le passé on a massacré. Du coup je pourrais si j’étais malhonnête vous retourner vos arguments : pourquoi me parler de massacres du passé tandis que je vous parle de massacres présents. Pourquoi me parler de massacres commis par des chrétiens alors que ce sont eux qu’on assassine aujourd’hui dans le monde, et surtout celui musulman ?