Après la confusion liée au piratage de ses boîtes mails insuffisamment sécurisées, puis de la désastreuse publication par WikiLeaks des soutiens dont elle a bénéficié au sein de l’appareil démocrate pour contrer la candidature de Bernie Sanders, tant Hillary Clinton que le système impérial et financier, en pleine déliquescence, et dont elle est désormais l’unique candidate sont plus que jamais fragilisés !
La meilleure défense restant encore et toujours l’attaque, accuser l’infâme Vlad Poutine de ses déboires et présenter Donald Trump comme sa marionnette permet de faire d’une pierre deux coups aux yeux d’un public encore largement ignorant de la chute de l’Union Soviétique, de la fin du communisme et peu au fait des subtilités de la politique internationale actuelle.
« Bien que l’Otan ait toléré par le passé des régimes quasi dictatoriaux comme au Portugal, en Turquie précisément et en Grèce de 1967 à 1974, cela est passé de mode dans l’Alliance aujourd’hui et des pays membres ne cachent pas leur réprobation vis a vis de la reprise en main en Turquie. »
Hors quelques protestations humanistes de bon aloi pour l’édification des masses et mieux amuser les médias et la galerie, l’OTAN s’en accommode fort bien !
Mais déjà « lâché » par l’OTAN après lui avoir fourni le « casus belli » d’un avion russe abattu, et farouchement opposé à la création d’un Kurdistan indépendant, Erdogan devenait un allié par trop encombrant pour le redécoupage du Proche-Orient envisagé par les think-thanks U$.
Comme seul Poutine a pris la peine d’informer le Sultan du coup d’état en préparation et comme - les putschistes ayant notamment décollé de la base d’Incirlick - il est plus que douteux qu’aucun membre des services de renseignement occidentaux n’en ait eu vent, il est logique de penser que les « alliés » occidentaux ont sinon encouragé, à tout le moins laissé faire les putschistes, d’où l’embarras actuel de leurs diplomates.
Et voici bien plus dérangeant pour la stratégie proche-orientale de l’OTAN : non seulement la confiance du Sultan en ses alliés est définitivement rompue, mais les actuelles purges qui bouleversent de fond en comble tout l’appareil étatique et militaire turc le rendent à court et moyen termes indisponible au soutien de la stratégie occidentale dans la région, alors même que les milices qu’elle y finance se trouvent en grand péril !
Comme à l’accoutumée, Vladimir Poutine se révèle une fois encore brillant stratège sur l’échiquier proche-oriental. Et, si même le public U$ est dans son immense majorité lobotomisé par ses médias, il n’en va plus - malgré le tabassage propagandiste de ses médias - de même du public €uropéen, concerné au premier chef par les effets de la déstabilisation de ses frontières (crise des réfugiés, radicalisation islamiste, ...) et le spectre d’un conflit nucléaire sur le vieux continent.