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Commentaire de Christian Labrune

sur LE NOM DE DIEU


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Christian Labrune Christian Labrune 31 juillet 2016 10:06

@Danièle Dugelay
Mon intervention était des plus sommaires, je dégrossissais la question à la hache, et la question que vous posez est est en effet parfaitement justifiée.
Si l’on s’en tient aux discours de Jésus-Christ, personnage dont on ne sait à peu près rien sur le plan historique et qui ne devient « fils de Dieu » qu’après le premier concile de Nicée ( ça prend trois siècles), il faut pardonner à ses ennemis, tendre l’autre joue si on vous insulte, etc. Il y a bien le passage où il chasse avec un fouet les marchands du Temple - c’est un peu raide !-, mais que ceux qui ne se sont jamais mis en colère lui jettent la première pierre. Depuis, pour éluder cette difficulté, on parle de « sainte colère » !, Il n’est pas venu non plus apporter la paix sur la terre (c’est dans Mathieu) mais la guerre et la division dans les familles, c’est-à-dire, selon les théologiens, qu’il encourage la vigilance de l’esprit sur la question des fins dernières, toutes les discussions salutaires : la polémique n’est pas vraiment la guerre ! Ce sont là les excuses qu’on lui donne, je ne me passionnerai pas pour un pareil débat, mais enfin, il faut reconnaître quand même que le Jésus des Evangiles n’est pas un chef de guerre, comme le prophète de l’Islam. Ni les évangiles ni ceux qui sont censés l’avoir connu ne le décrivent l’épée à la main, décapitant ses ennemis.
Le problème, c’est qu’après l’apparition d’un signe dans le ciel à la bataille du pont Milvius, vers 310 (je n’ai pas le courage de vérifier) l’empereur Constantin décide de se convertir au christianisme, ne qu’il ne fera prudemment qu’à la fin de sa vie, ce qui lui donnera le temps, avant cela, de massacrer une bonne partie de ses proches avant de pouvoir bénéficier de l’eau du baptême qui lavera tout cela, et il pourra donc mourir innocent comme l’enfant qui vient de naître. A partir du moment où le christianisme devient la religion officielle de l’Empire finissant, le glaive des légions romaines et le goupillon des évêques se trouvent définitivement réunis et les choses ne feront que s’aggraver après Théodose : les errances d’un apostat comme l’empereur Julien ne seront plus permises, tout le monde doit être chrétien ; ceux qui refusent de l’être n’ont plus leur place dans l’Empire ou doivent s’attendre au pire.
On est passé de la charmante et fantaisiste prolifération des sectes gnostiques des premiers siècles du christianisme à une religion pure et dure qui sera celle de tous les papes soucieux de gouverner les princes eux-mêmes et de leur dicter leur conduite. On est désormais dans le théologico-politique, et toutes les dérives que vous évoquez viennent de là. Elles auront suscité dès le moyen-âge bien des oppositions, en particulier avec des gens comme François d’Assise ; beaucoup plus tard avec la réforme luthérienne, mais le bilan, malgré la construction des cathédrales, l’art chrétien soutenu par les papes italiens du XVe siècle, est quand même en grisaille. Vous avez raison d’évoquer la Saint-Barthélémy de l’an 1572 : elle signe l’arrêt de mort du christianisme. Après de telles horreurs, il ne pourra plus jamais se relever ; ce massacre devient à l’époque des lumières le symbole même de l’intolérance et du fanatisme. Ce qui survit du christianisme aujourd’hui, c’est peu de chose : une espèce de valium pour les âmes inquiètes, qui leur permet de trouver un peu de tranquillité et de pallier leurs angoisses.
Ce que l’islam, aujourd’hui, essaie d’entreprendre, c’est une Saint-Barthélémy à l’échelle de la planète. Tuer des mécréants, dit Qâradâwi, c’est le plus sûr moyen d’entrer dans le paradis d’Allah. Le massacre a commencé, avec l’approbation du pouvoir politique en France : pas d’amalgame, laissons les jihadistes faire tranquillement leur salut. Il y aura d’autres attentats, d’autres morts, disait le premier ministre après Nice. Il faut s’y faire : il serait sans aucun doute trop cruel de barrer la porte du paradis à quelques milliers de jijadistes français désireux de faire leur salut avec l’entière approbation d’Allah. Allah akbar !
Cela dit, quand beaucoup de sang aura coulé, quand l’ivresse jihadistes sera passée à cause de ces excès mêmes, la gueule de bois, pour les musulmans, sera terrible, et l’islam n’y survivra pas. Avec cinq siècles de retard sur le monde civilisé, il disparaîtra comme les autres religions, devenant un de ces produits de consommation courante dont on peut lire la formule chimique sur l’emballage : un simple tranquillisant parmi tant d’autres.

J’ai écrit très vite et et je ne vais pas pouvoir me relire. Il y aura probablement des fautes et des maladresses qu’on voudra bien excuser.


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