Personne ne prétend gouverner dans la guerre civile, mais cette guerre menace spontanément dans toute société , dans les injustices subies et exploitées, lorsqu’aucune régulation démocratique ne vient la pacifier par le jeu d’un rapport des forces entre des camps qui ont toujours intérêt à trouver un compromis.
Or un tel compromis n’est possible que si les forces en questions sont suffisamment équilibrées dans leur pouvoir de nuisance réciproque, sinon le camp le plus fort impose nécessairement son intérêt propre, au risque d’une révolte plus ou moins violente. L’intérêt général est donc « mobile » et dépend du rapport entre ces forces dans une stratégie donnant/donnant qui n’a rien de religieux dès lors qu’elle n’exige aucun sacrifice en vertu d’un prétendu intérêt supérieur dont les dominants prétendrait détenir le monopole.
Le religieux est relation à la transcendance ; or, précisément, le jeu donnant/ donnant est immanent c’est à dire horizontal, dans l’égalité et la réciprocité des droits et des devoirs (ce sur quoi SR insiste à juste titre).
Cette vision de la politique est réaliste et ne présuppose pas que les gens soient a priori d’accord sur un hypothétique intérêt général, qui reste toujours l’enjeu d’un conflit entre intérêts particuliers, chacun des camps s’efforçant de présenter le sien comme l’intérêt général contre la définitioin qu’en donne son adversaire du jeu.
La politique démocratique admet le conflit et son expression publique permanente comme un droit fondamental (expression contestataire des positions, élections, droit de grève etc..) et par le jeu des élections fait place à la compétition entre ces visions de l’IG divergentes. La seule manière de sortir non de la guerre civile mais d’un conflit stérile est alors de chercher un compromis.
Un dirigeant politique, dans ces conditions, se fait élire sur une certaine vision de l’intérêt général reconnu comme majoritaire à tel ou tel moment dans le cadre de ce rapport des forces démocratiques, mais doit aussi faire place à la possibilité du compromis qui sera le plus favorable à ceux qui l’ont élu, tout en prenant en compte le point de vue de ses adversaires afin de réguler le conflit et d’éviter précisément la guerre civile, ce qui ne manquerait pas de se produire s’il refusait toute négociation en vue du compromis.
Ma conception de la politique est la seule réaliste et la seule qui fonctionne et peut fonctionner dans u ne démocratie pluraliste et conflictuelle. Tout autre est idéaliste et donc illusoire et toujours déçue...
CE SONT LES VISIONS ABSOLUES ET UNANIMISTES DE L’IG QUI PROVOQUENT LES GUERRES CIVILES ET NON MA VISION RELATIVE, PLURALISTE ET CRITIQUE ASSUMEE.