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Commentaire de Christian Labrune

sur Un dieu farceur


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Christian Labrune Christian Labrune 12 août 2016 11:42

@L’enfoiré
Rassurez-v ous, je n’essaie ici de convertir personne, ce qui me serait d’autant plus difficile qu’étant athée autant qu’on peut l’être - Dieu merci ! -, et très proche de la la phénoménologie husserlienne, je crois fort peu et n’ai que trop tendance, même, à suspendre à tout propos la thèse du monde (épochè). « Déradicaliser », comme on dit aujourd’hui, conviendrait donc mieux que « convertir », mais je ne me suis jamais fait la moindre illusion sur la possibilité de ramener à la raison ceux qui sont tombés dans le fanatisme parce qu’ils n’ont précisément jamais disposé de ce minimum de cervelle qui permettrait d’éviter cette sorte de démence.
J’essaie de me mettre ici dans la peau d’un croyant parce que, comme disait Térence, je suis homme, et rien de ce qui est humain ne saurait m’être étranger (« homo sum et nihil humani a me alienum puto ») mais il subsistera toujours cette petite distance que présuppose l’ironie. Je peux aussi bien, à l’occasion finir un message par « Allah akbar ! », mais en tant que musulman, je reste quand même tout à fait « modéré », rassurez-vous.
Je ne voudrais pas me flatter, mais je crois que c’est cette disposition qui fait que l’Immaculée Conception ne déteste pas de m’apparaître assez régulièrement dans la grotte des Buttes-CHaumont. La première fois, je m’en étais étonné : vous savez bien que je suis athée, lui avais-je dit, et pourquoi apparaître à un athée quand il y a tant de catholiques qui rêveraient de vous voir et de vous dire deux mots ! Elle m’avait fait cette réponse que je trouve d’une assez admirable lucidité :
« Avec les catholiques, c’est un peu compliqué : ils commencent par me cirer les pompes (sic.)*, mais c’est toujours pour finir par quémander : ils aimeraient gagner à la loterie nationale, pouvoir aimer leur prochain qu’ils détestent, entrer un jour en paradis, etc. Avec un athée, la relation est moins pourrie, je sais d’avance qu’il ne me demandera rien.

(*) La mère de Dieu ne déteste pas un parler »jeune« que je trouve d’une familiarité assez déplaisante et contestable, comme cette façon qu’elle a , aussi, de m’apparaître systématiquement dans des chaussures de basket. Nobody is perfect ! Ce qu’elle incriminait, ici, c’est l’éternel discours d’un »magnificat", dans la liturgie, qui la fait bien rire : elle est très féministe, très proche de Beauvoir, et ne se fait aucune illusion sur la condition des femmes dans ce pauvre monde.


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