@Alren
Revenons au caractère de Staline. Ce paranoïaque souffrant d’un
complexe d’infériorité (son bras gauche était atrophié) était
connu pour avoir des rancunes extrêmement tenaces. Le meilleur
exemple est l’acharnement qu’il mit à faire assassiner Trotsky en
exil. De nombreuses tentatives échouèrent sauf celle de 1940.
La défaite de la France le réjouit et l’inquiète en même
temps : ne passe-t-elle pas de puis 1918 pour la meilleure armée de
terre du monde ? Comme l’attaque de l’URSS est dans « Mein Kampf »
et que ses purges dans l’Armée rouge (les officiers, pas les
ingénieurs de l’armement) font qu’elle n’est pas prête, il espère
que la guerre à l’ouest va durer et que Hitler ne commettra pas la
folie de combattre sur deux fronts.
Or l’Angleterre tient toujours et les stratèges russes lui disent
que l’armée allemande ne pourra pas franchir la Manche du fait de la
puissance de la Royal Navy (plus précisément la Home Fleet). Ce qui
va s’avérer exact. On peut donc s’attendre à une guerre
interminable de chaque côté du « Kanal ».
C’est pourquoi l’attaque de juin 1941 le surprend (le mot est
faible). Mais il est vrai que cette folie va coûter la victoire à
Hitler comme l’analyse déjà de Gaulle le jour où il apprend la
nouvelle.
Ma critique faisait référence à ce que vous affirmiez sur
une droite collabo sans doute face à une gauche vertueuse, alors
qu’on en est loin.
Désolé mais globalement c’est vrai,
surtout quand on descend vers les classe populaires.
Cependant je n’ai jamais affirmé qu’il
n’y avait pas eu une résistance de droite, même chez les patrons.
Ainsi Peugeot a volontairement désorganisé ses usines alors que
Louis Renault et Citroën produisaient à tour de bras des camions
pour le front de l’est que la propagande allemande avait le plus
grand mal à ne pas filmer dans ses actualités cinématographiques.
Les officiers de marine et notamment
les amiraux, étaient tous (sauf un) pétainistes et
collaborationnistes.
Il n’y a que dans l’armée de terre que
l’on a pu trouver une petite minorité d’officiers, conservateurs,
catholiques, mais patriotes, pour s’engager dans la résistance et
créer l’efficace Organisation Civile et Militaire ou s’engager dans
l’armée de la France Libre.
Encore était-ce souvent de simple
officiers, pas de généraux. De Gaulle n’était que colonel en 1939
et Leclerc (de Hautecloque de son vrai nom, beaucoup d’officiers
étant d’extraction noble et très catholiques) commandant, le futur
maréchal Kœnig, capitaine en 1940.
Doriot est un cas très isolé, au
contraire, à gauche. Visiblement il ne pouvait vivre que dans
l’extrême : gauche ou droite. Il était certainement profondément
névrosé.
Laval n’a pas été à gauche
longtemps. Il est clairement à droite en 1935 quand il réduit les
salaires déjà maigres des petits fonctionnaires pour compenser la
fuite en Suisse de gros capitaux (déjà !)