J’ai suivi le débat entre
Abdelwahab Meddeb et Tarik Ramadan, et même si le premier est « plus
théologien que le second » selon l’auteur de l’article, il me semble que
Tarik Ramadan le corrige sur plusieurs points.
Je ne suis pas du tout une
groupie de Ramadan mais il me semble également qu’il ait gagné ce débat,
Meddeb le sent aussi d’ailleurs, raison pour
laquelle il n’a de cesse de l’interrompre.
En écoutant Meddeb dans ce
débat, il m’a donné l’impression d’être une sorte de rationaliste moderniste
radical prônant la purge de toute irrationalité dans les faits religieux (qui
ne serait du coup plus religieux une fois expurgé de leur croyance) et
particulièrement islamique. C’est comme si il ne devait rester à ses yeux qu’un
substrat culturel à l’islam qui serait ainsi
débarrassé de toute référence religieuse, raison pour laquelle il appelle à la rupture et à la scission.
Mais là ou il m’a vraiment impressionné,
c’est lorsqu’il affirme avec un certain panache qu’à après les attentats du 11
septembre il était sans hésitation pour l’Amérique et que les victimes civiles
des bombes américaines n’était que du
collatéral (un détail de l’histoire en gros).C’est là que j’ai compris que c’est
un occidentaliste suprématiste qui n’a rien à envier aux néoconservateurs les
plus extrémistes.
Je ne suis pas fan de
Ramadan mais son discours m’a paru plus raisonnable et raisonné nuancé et modéré, il a d’ailleurs reconnu
sans louvoyer que le maux principal des sociétés musulmanes vient des musulmans
eux-mêmes.