Bonjour Olivier,
Laissons les rieurs rire...
Il y a dans ma vallée un seul Hêtre, immense. il est tout seul de son espèce et ne produit pas de petits autour de lui. Pourtant, il fait des faines. Car ici, ce n’est pas la terre des hêtres. Il y a des chênes verts, des châtaigniers, des pins, des aulnes, etc, mais pas de hêtres. Il faut monter vers la Lozère pour en trouver de très grands.
Alors, pour moi, c’est un arbre magique. Je vais lui dire bonjour (et merci !) de temps en temps. Car il m’a « sauvé » à une époque très nuageuse de ma vie. Je l’ai enlacé, je lui ai raconté mes malheurs, je lui ai demandé de m’aider. Je crois bien qu’il l’a fait.
J’ai déjà raconté que le gros noyer préféré de mon père, et sous lequel il s’asseyait la plupart du temps, est mort en même temps que lui. Le lendemain de la mort de mon père, il était tout jaune et a perdu ses feuilles en deux jours.
J’ajoute qu’au moment de la mort de mon compagnon, l’année dernière, le cèdre bleu, immense, magnifique, à qui il parlait souvent, est mort de la même façon... Deux jours après que mon amour ait quitté la terre, il était tout gris et perdait ses aiguilles. Aujourd’hui, c’est un squelette que je dois faire abattre...
La croyance populaire, ici, dit que le lierre garde la mémoire des habitants des maisons qu’il recouvre. Et donc, lorsqu’une famille achète une vieille maison, elle doit se débarrasser du lierre si elle ne veut pas voir le lierre « se venger »... C’est mignon, non ?
Quant aux arbres maléfiques, chacun a les siens. On le sent lorsque l’on communique avec les arbres. Je ne supporte pas les platanes. Cela me donne une allergie terrible. Pourtant, je leur ai demandé de ne plus me faire de mal ! Mais ils n’obéissent pas ! Heureusement, il n’y en a aucun dans mon village.
Les grands cierges des déserts (mais ce ne sont pas des arbres, bien qu’ils en aient la grandeur) sont maléfiques. Leur sève laiteuse rend aveugle.
Il y en aurait tant à dire sur ce monde des arbres dont la longévité est supérieure à la nôtre, qui ont vu tant et tant de choses que nous ne verrons jamais !
« Auprès de mon arbre, Je vivais heures, j’aurais jamais dû m’éloigner de mon arbre... »
Bonne journée Olivier (encore un arbre...)
