Je
pense qu’il y a dans cet article une inversion de la hiérarchie des
normes. S’appesantir sur la maltraitance institutionnelle dans le
milieu hospitalier dans un regard déployé sur le personnel
infirmier, soignant et aide-soignant avec une abstraction terrifiante
faite sur les patients et les souffrances qu’on leur inflige jusqu’à
leur destruction totale surtout dans le secteur psychiatrique avec la
complicité du personnel ou une partie de lui, est une fausse route.
Bien que les conditions de leur travail soient régulièrement
dégradées depuis longtemps, il n’en demeure pas mois que ce sont
les patients qui paient lourdement les frais de la gestion
déshumanisante et les formes de la maltraitance les plus cruelles
dont on n’en veut pas parler.
Rien
je justifie des formes de maltraitances infligées aux patients dans
les hôpitaux psychiatriques par le personnel jusqu’à
l’anéantissement de leur identité humain. Quiconque avait franchi
la porte d’un hôpital psychiatrique pour son cas ou pour rendre
visite ou accompagner un proche ou ami ne pourrait pas rester
indifférent aux conditions infrahumaines dans lesquelles vivent les
patients. Voir le rapport de Mme Adeline Hazan publié le 25 mai 2016
sur les dérives de ce
secteur : http://www.cglpl.fr/2016/isolement-et-contention-dans-les-etablissements-de-sante-mentale/
Mon
expérience et mon témoignage sur la destruction de ma compagne
Nathalie à Aix-en-Provence à l’hôpital psychiatrique de Montperrin
(Aix-en-Provence) le 31 janvier 2014 à l’âge de 43 ans n’est pas un
cas isolé mais un fait structurel et institutionnel. Voir le lien
ici : www.cjvn.over-blog.com
Elle
aurait été sauvée si l’ensemble des services concernés avaient
pris en compte seulement une petite partie fine de l’ensemble des
rapports qui leur ont été communiqués ; Malheureusement, ils
n’avaient rien fait. Pire, ils l’ont poussé à une mort cruelle.
La maltraitance institutionnelle dans ses formes les plus violents est celle qui s’abat ou s’exerce sur les vulnérables. Dans son célèbre ouvrage (1999), Stanislas Tomkiewicz le montre clairement : « C’est envers ces sujets, [les patients], les plus faibles, les plus vulnérables, que les Etats, s’abritent parfois derrière leurs lois, opposent sans frein leur logique, et abusent de leur pouvoir pour les écraser ouvertement ou hypocritement. » L’adolescence volée, p. 169.