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Commentaire de EL Yagoubi M’hamed

sur Maltraitance institutionnelle : cinq infirmiers se sont suicidés cet été


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EL Yagoubi M’hamed (---.---.252.132) 2 septembre 2016 15:55

Je pense qu’il y a dans cet article une inversion de la hiérarchie des normes. S’appesantir sur la maltraitance institutionnelle dans le milieu hospitalier dans un regard déployé sur le personnel infirmier, soignant et aide-soignant avec une abstraction terrifiante faite sur les patients et les souffrances qu’on leur inflige jusqu’à leur destruction totale surtout dans le secteur psychiatrique avec la complicité du personnel ou une partie de lui, est une fausse route. Bien que les conditions de leur travail soient régulièrement dégradées depuis longtemps, il n’en demeure pas mois que ce sont les patients qui paient lourdement les frais de la gestion déshumanisante et les formes de la maltraitance les plus cruelles dont on n’en veut pas parler.

Rien je justifie des formes de maltraitances infligées aux patients dans les hôpitaux psychiatriques par le personnel jusqu’à l’anéantissement de leur identité humain. Quiconque avait franchi la porte d’un hôpital psychiatrique pour son cas ou pour rendre visite ou accompagner un proche ou ami ne pourrait pas rester indifférent aux conditions infrahumaines dans lesquelles vivent les patients. Voir le rapport de Mme Adeline Hazan publié le 25 mai 2016 sur les dérives de ce secteur : http://www.cglpl.fr/2016/isolement-et-contention-dans-les-etablissements-de-sante-mentale/

Mon expérience et mon témoignage sur la destruction de ma compagne Nathalie à Aix-en-Provence à l’hôpital psychiatrique de Montperrin (Aix-en-Provence) le 31 janvier 2014 à l’âge de 43 ans n’est pas un cas isolé mais un fait structurel et institutionnel. Voir le lien ici : www.cjvn.over-blog.com

Elle aurait été sauvée si l’ensemble des services concernés avaient pris en compte seulement une petite partie fine de l’ensemble des rapports qui leur ont été communiqués ; Malheureusement, ils n’avaient rien fait. Pire, ils l’ont poussé à une mort cruelle. 

La maltraitance institutionnelle dans ses formes les plus violents est celle qui s’abat ou s’exerce sur les vulnérables. Dans son célèbre ouvrage (1999), Stanislas Tomkiewicz le montre clairement : « C’est envers ces sujets, [les patients], les plus faibles, les plus vulnérables, que les Etats, s’abritent parfois derrière leurs lois, opposent sans frein leur logique, et abusent de leur pouvoir pour les écraser ouvertement ou hypocritement. » L’adolescence volée, p. 169.



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