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Commentaire de Milla

sur Les immigrés chinois manifestent… sans rien casser !


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Milla (---.---.1.10) 6 septembre 2016 15:10
Des gangs terrorisent la communauté chinoiseSOCIÉTÉ

Des « saucissonneurs » chinois aux méthodes ultraviolentes s’en prennent aux commerçants asiatiques. Un de ces gangs vient d’être démantelé par la police parisienne.

Au club Eldo, un cercle de jeu parisien, les malfaiteurs flambaient le produit de leurs vols et y rencontraient des informateurs MaxPPP/Benoit HASSE

Leur spécialité ? L’agression musclée à domicile, appelée aussi « saucissonnage  », parce qu’elle consiste à ficeler les victimes. Leur cible : des compatriotes chinois, généralement des commerçants aisés. Pas de racket ni d’extorsion sur fond de groupes mafieux, mais des vols purement crapuleux. Il a fallu deux ans de travail et plusieurs enquêtes croisées pour que le groupe « chinois » du 2e district de la police judiciaire parisien (DPJ) parvienne à démanteler ce gang considéré comme le plus actif de la région parisienne. Soit une quinzaine d’hommes fonctionnant selon le principe des « équipes à tiroirs », en fonction des coups à monter.
Ces hommes âgés de 25 à 40 ans sont pour la plupart issus des provinces rurales du nord de la Chine, frappées par les fermetures massives d’usines ces dernières années. Certains seraient d’anciens militaires. Ils vivent dans la clandestinité, sans papiers. La plupart ne parlent pas un mot de français. Pour «  survivre  », ils attaquent leurs compatriotes à domicile et raflent smartphones, matériel informatique, appareils hi-fi et argent liquide. Les butins restent difficiles à évaluer, puisqu’ils sont largement sous-évalués par des victimes qui manient beaucoup de « black ».

Cercles de jeu

Les voyous ne s’embarrassent pas de l’âge ou du sexe de leurs victimes. « Un vieil homme a été laissé pour mort dans un pavillon de banlieue, confie un policier.Devant la moindre résistance, ils bastonnent. Et quand ils tapent, ils ne font pas semblant. » L’argent mal acquis s’envolait ensuite dans des cercles de jeu parisiens, en particulier l’Eldo, boulevard Saint-Martin à Paris, aujourd’hui fermé. C’est aussi là qu’ils obtenaient des « tuyaux » sur leurs futures proies. Parmi les joueurs invétérés du cercle figurent des nounous chinoises au service des familles aisées. Elles auraient donné des informations aux voyous, allant même jusqu’à leur confier les clefs de leurs employeurs afin qu’ils en fassent des doubles.

En décembre 2009, les hommes du 2e DPJ « serrent » en flagrant délit quatre de ces malfaiteurs à la sortie d’un saucissonnage dans le quartier de Belleville, haut lieu de la communauté chinoise. Dans l’appartement, il n’y avait qu’une nounou qui gardait un enfant de 4 ans. Les voyous sont repartis les bras chargés, mais les policiers leur sont tombés dessus en plein partage, avec leurs receleurs et une femme. Jugé devant le tribunal correctionnel, ce premier noyau a écopé de peines allant de dix-huit mois à six ans de prison.

Filmés dans le métro

Les arrestations ont pour conséquence de calmer les autres malfrats du petit groupe. Très temporairement. Dans les mois qui suivent, les policiers les voient repérer quinze à vingt nouveaux « objectifs », mais sans jamais passer à l’action. Au printemps, finalement, les saucissonneurs « tapent » à nouveau chez des commerçants, cette fois en grande banlieue parisienne, à Gif-sur-Yvette (Essonne). L’un d’entre eux est formellement identifié grâce à des caméras de surveillance. Puis les voyous asiatiques sortent du radar des enquêteurs : plus d’écoutes téléphoniques, plus rien. L’été 2011 montre de signes de reprise d’activité. Des informations parviennent aux policiers. Et, en effet, le 22 juillet, un vol à main armée assorti d’une séquestration est signalé dans le XIIe arrondissement de Paris. Trois femmes, toutes chinoises, sont attaquées au couteau et dépouillées de leurs valeurs, dont plusieurs milliers d’euros. L’adresse est déjà connue des enquêteurs. Elle a été occupée par un des suspects quelques mois plus tôt. De plus, des caméras de la RATP ont filmé le gang, alors qu’il se regroupait avant l’agression, à la station Reuilly-Diderot. La nasse est sur le point de se refermer. Le 30 août, quatre habitués du Club Eldo se retrouvent à Lyon pour cambrioler l’appartement d’un compatriote restaurateur sur les quais du Rhône. Les policiers qui les ont suivis à la trace les cueillent au retour, au péage de Villefranche-sur-Saône, avec leur butin : 6.000 € en liquide, cinq ordinateurs portables, des téléphones.

Gros rouleaux d’adhésif

Puis, le 6 septembre, c’est un salon de massage asiatique proche des Grands Boulevards qui reçoit la visite des saucissonneurs. Ce jour-là, ils ne sont que deux. Outre le vol de montres de valeur et de matériel hi-fi, l’affaire tourne à l’agression sexuelle sur une des masseuses. Un malfaiteur est formellement identifié et les enquêteurs peuvent établir un lien avec le gang. Mais la série continue. Le 7 octobre, enfin, trois des participants au vol du mois de juillet se retrouvent avec l’un des deux protagonistes de l’attaque du salon de massage dans un immeuble de Montrouge (Hauts-de-Seine), de mauvaises intentions en tête. Les policiers savent que leurs « clients » ont laissé leurs téléphones portables chez eux, très probablement pour ne pas être repérés. Le petit commando ne passe pas à l’action mais se fait interpeller dans la foulée par le 2e DPJ. Les perquisitions qui suivent permettent de retrouver l’attirail du parfait petit saucissonneur : de gros rouleaux d’adhésif pour ficeler les victimes, des couteaux et une arme de poing de calibre 11,43. Des objets dérobés lors du vol dans le XIIe arrondissement sont aussi retrouvés. Les quatre malfrats ont été déférés et écroués la semaine dernière. La fin d’un gang.


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