1. J’entendais l’autre jour Zemmour
fulminer comme à l’accoutumée contre minarets et mosquées. Il préconisait par ailleurs des
mesures radicales comme la déportation (! !!)
A propos de Zemmour, il
faudrait lui rappeler que sa terminologie relative aux « arabo-musulmans », si
l’on excepte les références à la « ploutocratie » nationale et internationale,
rappelle fâcheusement celle qui concerna les Juifs dans les années 30-40 et
surtout pendant la collaboration.
Je me suis livré à un exercice
paradoxal : j’ai simplement comparé le discours commun des antisémites de
l’avant-guerre, enrichi de celui de la période vichyssoise avec le discours
zemmourien. Édifiant !
2. Il en va de l’adhésion à une
communauté nationale comme de l’adhésion à une religion : il n’est rien de pire
que certains néophytes atteints du syndrome de Polyeucte. Cela semble être le
cas de Zemmour. A vouloir clamer et proclamer : "plus français que moi tu
meurs", il finit par susciter autant de haine que d’adhésion.
Zemmour est une sorte de
Torquemada qui, toutes proportions gardées, et dans un autre contexte, mène une
guerre sainte comme d’autres mènent leur djihad.
Ne diabolisons pas Zemmour. Il
nous offre la parfaite illustration d’une intégration réussie, intégration qui
le pousse à dépasser en virulence la « franchouillardise » à l’encontre
de l’étranger. Le problème est que sa conception de l’étranger est assez
sélective, voire réductrice. Demandons- lui donc simplement de ne pas refuser
aux « arabo-musulmans » et autres, la possibilité de devenir eux-mêmes
ce qu’il s’honore d’être devenu, à savoir un Français
intransigeant, sinon sectaire et dogmatique.
3. Ayant séjourné à Sétif, en Algérie,
ville où une branche des Zemmour était présente tout près de ma propre
habitation, dans un quartier pavillonnaire appelé cité Lévy, je crois me
souvenir que cette famille (sans doute française depuis le décret Crémieux de
1870) revendiquait en ce temps-là, non pas la berbérité dont s’honore le
virulent Eric mais plutôt son judaïsme et sa francité.
Serait-ce pour se distinguer des Arabes contre
lesquels il fulmine ordinairement que Zemmour ajoute à sa qualité de Français une berbérité originelle ?
4. Il existe heureusement des antidotes à la lecture de Zemmour et de son compère Houellebeque. Je ne citerai que Shlomo Sand :
L’honneur du peuple juif
http://www.ujfp.org/spip.php?article3768
Schlomo Sand : « Je ne suis pas Charlie »
mardi 13 janvier 2015