@chantecler
Bonjour, c’est un peu hors sujet, bien que la collaboration des élites françaises avec des puissances étrangères soit monnaie courante depuis le 19e siècle.
Je suis en train de lire le livre d’Annie Lacroix Riz « Les élites françaises entre 1940 et 1944 », passionnant ..Bien entendu, toute ressemblance avec la situation actuelle, ne peut être que fortuite...
"Les classes dirigeantes françaises, confrontées à un peuple jugé trop
rétif, ont pris au 19e siècle l’habitude de s’appuyer sur des homologues
étrangères, plus puissantes et plus sûres d’elles. Au siècle suivant,
elles ont opté tour à tour ou conjointement pour leurs partenaires
d’Allemagne et des États-Unis.(...) À l’été 1940, au terme d’une décennie
de crise, triompha avec Vichy le tutorat allemand qu’elles avaient
mûrement préparé. (..)
L’attachement
durable des classes dirigeantes françaises au tuteur allemand et au
tandem Laval-Pétain, qu’elles avaient choisi dès 1934, se prolongea
souvent jusqu’à la libération de Paris. (...)
Cette réalité dicta leur ralliement à la Pax Americana,
du grand capital financier aux chefs militaires et au haut clergé,
ralliement aussi spectaculaire qu’ignoré des foules : endosser « les
habits neufs de la collaboration » permettrait de maintenir intact le statu quo.
L’objectif semblait à portée de main quand les Américains promurent, en
débarquant en Afrique du Nord en novembre 1942, leurs protégés Darlan
et Giraud. D’ordinaire simple formalité pour le capital financier, la
question du pouvoir politique pour l’après- Libération se transforma
pourtant en brûlot. De Gaulle n’aimait pas la tutelle américaine plus
que l’allemande et n’était pas disposé à céder l’Empire : élites
françaises et Américains le détestèrent en chœur bien qu’il n’eût jamais
été un modèle de subversion et fût entouré dès l’origine de « gens très
bien ». Comme il était soutenu par le peuple français, très au-delà de
sa mouvance, décideurs français et américains durent, à contrecœur, s’en
accommoder…"