Nicolas Sarkozy était sur France 2 le 8 mars, l’invité de l’émission « A vous de juger » à 20h50. J’ai un commentaire désormais totalement partisan et de salubrité publique à faire depuis cette émission. Jusqu’à présent, je considérais que l’ensemble des candidats susceptibles de remporter la victoire à cette élection méritait mon même dédain pour des motifs évidemment fort variés : Royal que je juge creuse et incohérente, fort peu à gauche et psychorigide, Bayrou mou, flou et austère, Le Pen chaotique et conflictuel, et donc Sarkozy atlantiste, non équilibré sur la question du Moyen-Orient (pas la moindre visite en Palestine), néo-libéral outrancier et communautariste (pour ne parler que des candidats principaux). Cette émission a révélé au grand jour l’aspect nauséabond et plus que dangereux du personnage Nicolas Sarkozy, pratiquant la manipulation mentale (via des techniques proches de la pnl), la manipulation sémantique, la manipulation affective (reprendre les prénoms des intervenants comme un vulgaire copain ou vendeur de vestes), et oeuvrant pour un authentique totalitarisme matérialiste, basé sur un libéralisme d’un genre nouveau, tendu absolument vers l’aliénation des individus. Le mot travail est utilisé par lui comme une arme de terreur, martelé de façon quasi hypnotique et grandiloquente, il surfe avec cynisme sur la peur réelle du chômage qui envahit tout le champ social. Il surfe sur les crispations identitaires sans y apporter la moindre solution mais en les accentuant, il veut des individus corvéables à merci, du berceau au tombeau, exploitables et malléalbles, quadrillés par un ordre ultra sécuritaire de type liberticide. Il renie tous ses engagements (voir sa position face à Hulot concernant le pacte signé par lui), il s’est désolidarisé de l’entité France sur un point vital, le seul qui confère une dignité minimale au mandat chiraquien à savoir la décision de ne pas intervenir en Irak, il veut asservir notre nation aux USA impérialistes (ce qui impliquera nécessairement des tensions et des conflits avec le monde musulman notamment) et projeter notre pays vers leur modèle « social ». Il stigmatise et culpabilise tous ceux qui ne veulent pas être réduits à des numéros productifs et rentables, il veut marchandiser tout l’espace social et humain, il veut abolir le dimanche férié, geste symbolqiue fort annulant un dernier rapport au sacré issu d’une tradition millénaire pour ouvrir des supermarchés à la place. Il veut abandonner la plupart des aides sociales (des ordres sont déjà donnés aux préfets pour bannir les demandeurs d’emplois et les rmistes sur les prétextes les plus arbitraires), il veut contraindre les individus à accepter n’importe quelle fonction sous peine de sanction, il veut donc reformater la république et la démocratie française que nous connaissons, avec ses tares et ses carences certes, mais qui a le mérite d’exister et de garantir encore des espaces d’humanité, de gratuité, de liberté, de non rentabilité obsessionnelle. Cet homme a déjà mis le feu aux poudres par des déclarations humiliantes sans assurer l’ordre qu’il prétendait garantir ou rétablir. Il a instrumentalisé de façon odieuse la prise d’otages de Neuilly en se faisant passer pour le sauveur alors que tout se déroulait parfaitement sans lui. C’est un opportuniste cynique, néo-conservateur sans foi ni loi qu’il faut à tout prix éviter pour ce pays. Y compris si l’on est un libéral modéré, donc acceptant l’idée d’une régulation étatique avec redistribution équitable à l’appui. Quelque soit son appartenance politique, d’un bord à l’autre de l’échiquier politique, y compris de l’ump, si l’on croit en l’idéal républicain français (avec ses limites et ses carences), en l’indépendance nationale, en la justice sociale, en l’aspiration à l’ordre et à l’équité, ce candidat est un fléau à combattre.