@Olivier Perriet
Votre commentaire botte en touche, et ne dit pas qu’elles sont les missions exactes de cette opération, s’ils ne peuvent pas intervenir en cas d’attentats ? Quant au GIA et au FIS, on sait maintenant qu’il ne s’agit pas de l’armée algérienne, mais bien des Islamistes pilotés par les Frères musulmans, au service des USA..
Jean Loup Izambert, journaliste d’investigation : Algeriepatriotique : Vous dites que les services
secrets américains veulent déstabiliser l’Algérie et que l’un de leurs
principaux collaborateurs est Anouar Haddam, réfugié aux États-Unis. Sur
quoi vous basez-vous pour affirmer cela ?
Jean-Loup Izambert :
Tout d’abord, Anouar Haddam est l’un des
contacts privilégiés de l’administration étasunienne dans les pays du
Maghreb. Issu d’une famille de notables, formé dans les universités
étasuniennes, il est très proche d’Ali Benhadj, le cofondateur du FIS –
avec Abassi Madani – et l’un des propagandistes de la « lutte armée ». Je
rappelle qu’ Anouar Haddam qui pose aujourd’hui en costume-cravate depuis
Washington fut aussi le porte-parole du GIA qui a plongé l’Algérie dans
un bain de sang. Washington lui attribua un quasi-statut diplomatique
qui, selon un haut fonctionnaire, lui permet de « camper littéralement au
département d’Etat et dans les bureaux des membres du Congrès ». Faisant
référence à un rapport de cent vingt pages édité en 1995 par la Rand
Corporation – un centre de recherches officieux de la CIA – et rédigé
par Graham E. Fuller sur l’intérêt de promouvoir les mouvements
islamistes dans les pays arabes, mon confrère journaliste Richard
Labévière donne un éclairage inattendu sur le dirigeant du FIS dans son
investigation publiée sous le titre « Les dollars de la terreur » : « A
travers l’exemple algérien, Fuller se prononce sur la « nature » de
l’islamisme, « conflit de basse intensité » par excellence, dont la
configuration correspond aux priorités du Pentagone (…) Se félicitant de
voir les islamistes algériens privilégier l’apprentissage de la langue
anglaise par opposition au français, Fuller insiste principalement sur
les enjeux économiques indiquant notamment que "le FIS accueillerait
avec plaisir tout investissement privé américain en Algérie et
entreprendrait des relations commerciales avec les Etats-Unis". (…)
Vous parlez d’un plan des Frères musulmans adopté dans tous les
pays du Maghreb et dont l’objectif était de déstabiliser les pays de
cette région, mais que ce plan a échoué en Algérie.
Pourquoi a-t-il
échoué ?
L
e plan de prise de pouvoir des Frères musulmans appliqué à tous les
pays du Maghreb repose sur la terreur et la fabrication de « martyrs » par
des assassinats planifiés. J’en décris les principales étapes dans 56et
sa mise en application avec le soutien des services occidentaux et des
dictatures du Golfe. Celui-ci a échoué en Algérie principalement grâce à
trois facteurs : la grande mobilisation du peuple algérien dans toutes
les principales villes contre le terrorisme, la loyauté de l’armée à la
République algérienne et l’efficacité du Département du renseignement et
de la sécurité (DRS), très certainement le plus moderne des services de
renseignement des pays du Maghreb. (... )