@alinea
Il y a des moments dans la vie, où les biens matériels vous semblent négligeables, vis à vis de l’asservissement, de l’esclavage, de la perte d’identité, et d’un futur inconciliable avec le simple fait de faire des enfants et de les élever. C’est cela qui a fait acclamer les GIS sur la route d’Avranches, par les populations, c’est cela qui les a poussé à cacher les aviateurs anglais ou américains. ( dire le contraire c’est du révisionnisme, quand on prend un plan large) c’est cela qui pousse des millions de syriens sur les routes. C’est cela qui a fait relativiser les pertes terribles liées au débarquement,. Mes parents, breton, et normand se situèrent précisément au mauvais moment, au mauvais endroit. Ils durent faire l’exode, mon père réfractaire du se cacher pendant toute la guerre. Pourtant ils étaient sans ambiguïté sur le débarquement et la lutte terrible qui a amené la libération. On mesure bien mal maintenant que c’est fini, combien la notion de bien et de mal était structurante à cette époque de clivage, de faux culs, d’opportunismes, de noirceur infinie, et comment la libération a pu représenter une libération pour des êtres jeunes qui n’avaient connu que la guerre, et les années sombres qui l’ont amené. Lisez les témoignages des grands résistants, de Genevièvre Tillion par exemple, qui vivait à coté de chez moi dans le morbihan, et dont la vie n’a été qu’un combat, de la lutte contre les nazis, à la défense des algériens dans les aurès, où elle fut anthropologue. J’’aurais été yankee en 45, mais je l’aurais pas été pendant la guerre du vietnam. Voilà tout. Tout est affaire de circonstances, de sainte colère, d’indignation, sachant qu’il faut se méfier des drapeaux, des saluts, et qu’il y a des crapules et des honnêtes gens partout.