@ L’auteur,
Dans un article intitulé Qui a peur de la démondialisation ?, F. Lordon semblait mettre une (trop gentille) fessée à des membres du conseil scientifique d’Attac (Geneviève Azam, Jacques
Cossart, Thomas Coutrot, Jean-Marie Harribey, Michel Husson, Pierre
Khalfa, Dominique Plihon, Catherine Samary et Aurélie Trouvé). Il y écrivait notamment ceci :
"C’est qu’en effet il n’est pas d’autre prémisse possible au débat
mondialisation/démondialisation que celle qui tient la souveraineté d’un
peuple pour le concept-clé de l’époque moderne. La modernité, au sens
conceptuel du terme, dont on verra sans peine qu’il s’oppose en tout aux
bouillies des usages éditorialistes de ce mot, c’est que des
communautés humaines se déclarent maîtresses de leur destin –
souveraines. Voilà le fait constitutif de notre horizon historique et
politique, la donnée cardinale dont l’ignorance condamne
irrémédiablement à l’insignifiance. Or, à l’exact inverse de tous ses
amis qui répètent en boucle qu’elle est la modernité même, la
mondialisation est anti-moderne précisément au sens où elle organise la
dépossession des souverainetés partout où elles existent, sans leur
offrir la moindre solution de re-création. La substitution insistante du
terme « gouvernance » à celui de « gouvernement » est bien là pour dire
le projet général de la dégouvernementalisation du monde, c’est-à-dire
de sa dépolitisation. Surtout pas d’Etat – quelle qu’en soit la
circonscription –, donc pas de loi, à l’extrême rigueur des règles mais
minimales et sans force, et surtout, bien sûr, de l’« éthique »… C’est
dans cet univers libre de toute force politique souveraine, la seule qui
serait capable de les contenir, que les forces du capital veulent être
seules significatives à se mouvoir."
Cela me semble très contradictoire avec ce que vous en percevez. Mais d’un autre côté, pour Frédéric Lordon, très clairement, l’union de la
gauche, la gauche, passent avant la souveraineté nationale. Il a beau envoyer des
calottes verbales à ceux de son clan (voir encore ici), en martelant que celui qui fait l’impasse sur la nécessaire souveraineté se condamne
irrémédiablement à l’insignifiance, il continuera à s’acoquiner avec et à rejeter quiconque n’est pas du clan. Si je comprends bien, ce type tient un double discours ?