• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de HORCHANI Salah

sur Résolution du Parlement de l'UE concernant la Tunisie = Victoire de la Société civile


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

HORCHANI Salah HORCHANI Salah 26 septembre 2016 07:21

 « Le Fléau permanent » du Monde musulman

Ce qui suit est à l’attention des analystes et hommes politiques, d’ici et d’ailleurs, qui persistent à croire à l’existence d’un islamisme "démocratiquement  correct" et, pour ce qui concerne l’actualité de la Tunisie, continuent à soutenir l’idée que le parti islamiste tunisien Ennahdha est incontournable dans la vie politique de ce pays, jusqu’à affirmer, bien qu’il fût le grand perdant aux dernières élections législatives et présidentielles, directement ou par candidats-dérivés interposés, qu’il n’y a point de salut pour la Nation sans sa participation.

Il y a eu le mot d’ordre « La Révolution permanente », lancé par Karl Marx et développé par Trotski. L’islamisme (dans le sens, l’Islam politique tel que pratiqué par Ennahdha et ses semblables) est « Le Fléau permanent », pour la vie politique du Monde musulman, par le fait que son credo, son programme et son point oméga se résument en « l’Islam est Religion et État » ; credo, programme et point oméga qui, d’ailleurs, contredisent absolument l’un des préceptes fondamentaux du Coran résumé dans le dernier Verset de sa Sourate 109 (…) qui énonce :

لَكُمْ دِينُكُمْ وَلِيَ دِينِ  = À vous votre religion, et à moi la mienne !

Dans le sens de conformité au principe de séparation de la Religion et de l’État, le Coran était-il laïc avant l’heure ?

Ce credo, ce programme et ce point oméga  n’ont qu’un seul but : la disparition de l’État civil par l’instauration d’une théocratie islamiste, avec ses atrocités, privations et brimades de tous genres, et cela, soit par les urnes, les violences et les intimidations, les coups d’État ou le terrorisme. La caractéristique de l’islamisme qui se dit light, qui se déclare modéré, réside dans le fait que la méthode qu’il suit, pour atteindre ce but, est plus politiquement correcte, plus patiente, plus longue dans le temps, plus perverse, plus machiavélique, dominée par la duplicité et le double discours. En Tunisie, Ennahdha a essayé les quatre stratégies, mais, sans succès définitif, jusqu’à ce jour, et, après chaque échec, ses gourous ne cessent de répéter à leurs ouailles que ce n’est que partie remise.

Comment une gouvernance dont certains responsables sont animés en permanence par ce credo, ce programme et ce point oméga pourrait être, citoyennement et démocratiquement, efficace, juste et équitable et conduire au salut de la Nation ?

Le vrai et authentique salut durable de la Nation pourrait être atteint le jour où ce fléau sera enrayé, le jour où les islamistes troqueront leur idéal d’une société où « l’Islam est Religion et État » contre celui d’une société se nourrissant, spirituellement et civilisationnellement, de l’Islam, le jour où ils abandonneront, officiellement et définitivement, leur credo, leur programme et leur point oméga, le jour où ils se convertiront, franchement et sans arrière-pensées, à la République, à son cadre constitutionnel et à son État civil, et ce, en adoptant vis-à-vis de l’Islam une position analogue à celle adoptée, dans le Monde chrétien européen, par les démocrates-chrétiens vis à vis du Christianisme qui se sont ralliés à la République, depuis plus d’un siècle, en abandonnant l’idéal d’un pouvoir politique d’origine divine, et cela, en ne séparant pas l’homme de la religion, mais, en séparant le religieux de l’État et en renonçant définitivement à la nécessité de légitimer religieusement le pouvoir politique et à substituer les lois divines aux lois républicaines, à l’instar, par exemple, de la CDU en Allemagne, l’un des plus grands partis démocrates-chrétiens de l’histoire. Dans ces conditions, tout en devenant plus démocrates et plus citoyens, les islamistes ne seront pas moins musulmans, comme le prouve la Sourate 109 ! C’est uniquement ce jour-là que l’Islam pourra se conjuguer avec la citoyenneté, la démocratie, la liberté et le bien-vivre ensemble. Et, ce jour-là, Ennahdha pourrait s’appeler, par exemple, sans taqiyâneries**, PDM (Parti démocrate-musulman), parti auquel je pourrais adhérer, du moins, pour lequel je pourrais voter. 

Source :

https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/270115/monde-musulman-le-fleau-permanent


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès