Quand l’information réelle est remplacée par les sujets anecdotiques, les micro-trottoirs, et les reportages insignifiants sur la vie quotidienne...
Ex :
Tous les grands médias l’ont claironné fin novembre 2006 : « le chômage recule », « le chômage est en baisse », « la décrue se confirme »... Ce qui se confirme surtout, c’est l’aptitude de la presse à bourrer le mou du citoyen. Car les chiffres sont formels : le chômage ne baisse pas, il augmente. Et pas qu’un peu.
Un petit calcul très simple a manifestement échappé à nos journaleux : celui du nombre de chômeurs virés des statistiques.
Le cancre le plus rapide à écrire des sottises, c’est l’AFP, qui gribouille un hasardeux : « Le chômage en baisse ». On est le mardi 29 novembre 2006 à 20 h 13, l’agence de presse vient de récupérer « en exclusivité » les chiffres non encore publiés du ministère de l’Emploi pour le mois d’octobre.
« Septième mois consécutif de baisse du chômage en France », renchérit Reuters à 22 h 42.
Le lendemain, publication des chiffres ministériels.
La presse quotidienne, notamment dans ses versions Internet, montre alors son infinie capacité à gober la propagande officielle.
« Chômage : un septième mois de baisse », titre Libération.
« Chômage : la décrue se confirme », s’enthousiasme Le Figaro.
« Le chômage en forte baisse pour le septième mois d’affilée », applaudissent Les Echos.
« Le chômage recule en France pour le septième mois consécutif », exulte Le Monde.
Le ministre Borloo a bien raison de se déclarer « content » : le gouvernement ne pouvait rêver meilleur accueil à son bidonnage. Comme le dit RFI sans une ombre de malice,« on comprend que Matignon soit satisfait. » Car si pour octobre on comptait 21 700 chômeurs de moins qu’en septembre, on dénombrait aussi 188 709 radiations pour le même mois (151 537 pour absence au contrôle, 37 552 pour fin de droits)
Ça doit être ça, l’écho médiatique : des moutons qui bêlent en choeur.