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Commentaire de Miville

sur Grèce : la défaite d'un peuple, de l'Europe et d'une forme d'alternative


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Miville Miville 1er octobre 2016 18:58

Il vous manque des éléments dans ce jugement : les Grecs étaient (et restent aux dernières nouvelles) en majorité plus attachés à l’UE qu’à l’état grec même. Non qu’ils aient honte d’être Grecs mais pour l’immense majorité c’est la fierté d’être issu d’une certaine culture de la ruse extrême, de la magouille, des réseaux de règlements de compte, d’une culture d’absence d’état de droit sauf celui dont on entend tirer profit. Regardez vous-même les communautés grecques qui existent autour et qui tiennent des comptoirs d’épicerie et de fast-food si vous habitez une grande ville, bien dites-vous que c’est la même culture au quotidien partout et que c’est pire en Grèce même : c’est une culture où le désir de contribuer à l’avènement d’une société meilleure voire même à la marche d’une société qui fonctionne bien est perçu comme un péché (par la religion orthodoxe locale autant que par la vieille religion). La Grèce ancienne elle-même ne fut pas le berceau de la démocratie mais du fatalisme, il n’y a pour s’en convaincre qu’à lire les oeuvres qui étaient les plus populaires du vivant même de l’Athènes antique.


Il est clair qu’avec un tel état d’esprit (dont le plus proche est celui de l’Italie mafieuse du Mezzogiorno, qui d’ailleurs résulte d’un peuplement grec à l’origine) aucune honnêteté n’est possible en politique et que les seules menées de contestation qui s’expriment sont de l’ordre du racket de protection : toute la gauche grecque existe pour faire la politique des mafias locales et des banques mondiales, soit pour exercer du chantage sur les récalcitrants et les dissidents, soit directement, selon le schéma marxiste classique qu’il faut rendre le système capitaliste plus fasciste dans sa façon de faire pour amener le socialisme mondial. Tsipras est un traître selon des critères occidentaux, mais pour beaucoup de Grecs il est un exemple de réussite à imiter, la preuve étant qu’on vote pour lui, précisément par ce que la majorité qui magouille pour survivre s’identifie à sa malhonnêteté et n’attendait pas autre chose.

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