@ZenZoe
Figurez-vous que j’ai vécu dans ces « quartiers inhumains » il y a
longtemps. Ils étaient considérés comme très confortables à l’époque,
bien chauffés, lumineux, de l’eau chaude, une baignoire et des
vide-poubelles, tout ça pour un loyer dérisoire.
J’ai vécu également, comme beaucoup de français, dans ces logements. A l’époque on accédait à la modernité. Le Corbusier avait tracé la voie. Donc j’en parle en connaissance de cause. Ce type d’habitat a fait beaucoup de dégât chez les français de souche, mais sans commune mesure de ceux provoqués dans les populations d’Afrique du Nord. En Afrique du nord, la famille, c’est la famille élargie, avec les grands parents, les oncles, les tantes, les cousins, les cousines et le modèle éducatif est collectif. Les parents sont sous la tutelle des grands parents et les enfants sous la responsabilité de tous.
Donc, c’est simple, vous prenez des gens la-bas, vous les mettez ici dans ces perchoirs et vous détruisez leur humanité, c’est à dire leur culture, puisqu’il n’y a rien ici, qui permette de la faire vivre, cette culture. Ils en sauvent ce qu’ils en peuvent.
La France leur a-t-elle proposée quelque chose en échange ? Non. Puisqu’ils ont été parqués, entre eux mais brisés, et que ce n’est pas l’école, déjà débilitante pour le reste de la population qui apporte quoique ce soit, à par deux additions et un bout de lecture. Donc rien.
Donc effectivement, ces gens sont d’abord des victimes. Victimes de politiques criminelles. Politiques qui se perpétuent dans une violence qui ne cesse de croitre.