Ecolier des années 1950 à 1960, je hurle quand je vois les fotes d’ortografe, sur le franssé aproksimatiffe des fauromes. (sic)
J’ai retrouvé mon cahier de CM1 et l’ai prêté à des enseignants de mes amis, qui s’en sont servis comme référence.
Non point que je fusse un écolier hors du commun, mais pour montrer le niveau de cette époque.
J’ai vécu dans la campagne de la Charente profonde, où mes copains de classe étaient de famille de petits paysans, à la limite de la pauvreté.
Parmi ceux-ci, certains devinrent professeurs de Mathématique, de Français, psychiatres, avec des parents se saignant aux quatre veines., d’autres qui ne pouvaient payer, même avec les bourses, sont allés dans les usines du coin ( à 10 kilomètres), ont continué le métier de leurs parents.
C’était l’époque où , encore le Certificat d’Etudes, était encadré, accroché au mur.
Après le « certcoche » ( 14 ans) il y avait 3 ans d’apprentissage, au bout desquels, ou le patron vous embauchait, ou vous pouviez vous lancer vous-même.
En 1974, lors de la révolte des OS ( lire Ouvriers Spécialisés - de rien du tout d’ailleurs ), dans l’usine où je travaillais, la direction décida de faire passer des tests, afin de voir le niveau. Les machines à commandes numériques faisaient leur apparition.
J’ai vu des grands costauds de 23 ans, pleurer sur une division à 2 chiffres, et je ne parle pas de l’orthographe et de la grammaire.
Au fur et à mesure des années, tout s’est détérioré. Chaque ministre de l’Enseignement ( c’est aux parents d’éduquer) a marqué son territoire, comme les chiens qui pissent le long des réverbères.
L’abandon du B A BA, la méthode globale etc...
Je vois les enseignants que je connais, ne plus savoir où ils en sont. Parfois certains prennent une année sabbatique, quand ils ne laissent pas carrément le métier. D’autres à qui il ne reste que 2 ou 3 ans a faire, vont enseigner à reculons.
Je pense souvent à ma mère institutrice, fille de cultivateurs, sortie de l’EPS de Chasseneuil ( Charente) en 1936. Elle doit se retourner dans sa tombe.