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Commentaire de Christian Labrune

sur Comment propager l'ignorance ?


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Christian Labrune Christian Labrune 26 octobre 2016 16:57

Notre système éducatif doit être réformé, afin de redonner une véritable place à la culture, à la notion d’effort indispensable pour tous les apprentissages.
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@Rosemar,
Il y a bien déjà une quinzaine d’années, Michéa avait publié « L’enseignement de l’ignorance ». Il suffisait de regarder autour de soi dans l’Education nationale pour voir déjà clairement et distinctement quelle était la tendance.
Je suppose que, depuis, le niveau aura encore « monté ».

Je consens, durant le temps qu’il me faudra pour finir d’écrire cette intervention, à me glisser dans la peau d’un vrai « pédagogue ». Opération des plus répugnantes - courage ! Voici ce qu’il vous répondrait :

Elle est carrément odieuse, la phrase que j’ai recopiée ci-dessus : la notion d’effort est rarement associée à celle du plaisir. Où serait le plaisir d’apprendre s’il fallait faire des efforts ? Seriez-vous de ces enseignants qui prennent un malin plaisir à poser des questions à leurs élèves au risque de les mettre en difficulté ? Il faut partir de ce qu’ils savent naturellement, et non pas de ce qu’on aura essayé de leur faire entrer dans la cervelle par une manière de gavage.
J’entends par là que si on interroge les élèves sur le contenu du cours précédent, il y en aura bien quelques uns -toujours les mêmes !- qui seront en mesure de répondre parce qu’ils auront écouté, mais que faites-vous de tous less autres qui auront passé l’heure à tripoter leur téléphone ou à rêvasser ? Ceux-là se trouveront dans la situation très humiliante de ne pas pouvoir répondre et il conviendrait quand même, au nom du principe d’égalité et de l’équité qu’il implique, de leur éviter une expérience aussi pénible et dégradante.
Mon sentiment est que pour permettre la réussite de tous, c’est d’abord à ceux-là qu’il faut songer. Il importe qu’ils puissent répondre. Une bonne pédagogie doit satisfaire d’abord à cette exigence. Au lieu de faire des questions embarrassantes sur l’ironie de Voltaire, si difficile à déceler pour des jeunes qui n’ont pas beaucoup lu, ou sur les sous-entendus dans les comédies de Molière, il me semble qu’on pourrait leur poser des questions plus simples, du genre : combien y a-t-il de syllabes dans un vers de douze syllabes ? Et dans un octosyllabe ? (Songez à d’autres mots de la même origine : « octet », « octogénaire », etc.) Plus simplement encore : combien y a-t-il de mots dans la phrase propitiatoire que je viens d’écrire au tableau ? (la phrase serait : « Les élèves travaillent ») Et ensuite : quelle est la nature grammaticale de ces mots ? Soulignez en bleu l’article, en vert le nom, en rouge le verbe. Il me semble que des élèves qui préparent le baccalauréat, voire des élèves de première dans les meilleures classes, seraient tout à fait capables de réussir parce que ces sortes de questions font appel à l’intelligence et ne présupposent pas une bien grande activité de la mémoire.


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