@Spartacus
« Et quand on offre un produit aussi basique et con que du lait. »
On mesure le mépris que vous avez pour les agriculteurs. On ne sait toujours pas, par contre, quel est le produit génial que vous proposez vous même pour vous sentir aussi supérieur et pour être aussi méprisant pour toute personne que ne pense pas comme vous (« gauchiste », « assisté »).
Votre démonstration (le subventionné n’est pas préparé au marché libre quand la subvention disparaît) ne tient pas la route puisque le lait n’est plus subventionné en France depuis plusieurs décennies. Vous plaquez votre sempiternelle théorie (dangereuse comme toute théorie qui se croit universelle) sur des réalités dont vous ne savez strictement rien.
La Suisse, que vous proposiez en modèle il y a peu, ne fait pas partie de la communauté Européenne et n’a donc pas l’obligation d’ouvrir ses frontières à tout et n’importe quoi. La conséquence pour le marché du lait est très simple. Le prix moyen du lait en Suisse est environ 3 fois plus élevé qu’en France. Ce prix n’est pas celui d’un libre marché mondialisé mais se détermine en fonction de négociations et d’ accords entre groupements d’éleveurs Suisses et industriels. Moins écrasé par des prix misérables, l’éleveur Suisse fait un produit de meilleure qualité, respecte ses animaux, respecte mieux les sols, vit mieux de son travail, fait moins souvent faillite et se suicide moins. A partir d’un produit de base de meilleure qualité, l’industriel fait de meilleurs produits qui trouvent de meilleurs marchés.
Si les Suisses lisaient Friedman, et surtout s’ils avaient la bêtise d’appliquer ses idées, chaque agriculteur serait le concurrent voire l’ennemi du voisin (au lieu de faire des groupements donnant une force de négociation). Les frontières seraient entièrement ouvertes et, préférant les dividendes à court terme au maintien durable de la qualité, les industriels importeraient du lait « basique et con » fait dans des usines à lait, aux vaches piquées aux hormones US, nourries au soja transgénique Brésilien, traites par un robot Allemand et fonctionnant avec un minimum de personnel souvent émigré mais toujours sous payé. Les produits laitiers de mauvaise qualité issus de ce lait de mauvaise qualité perdraient également en quelques années leurs marchés rémunérateurs.
Ceci serait pour les éleveurs Suisses le résultat assuré de vos idées puisque c’est exactement ce qui s’est passé sur le marché Européen du lait dérégularisé par les règles Européennes de libre échange (fin des subventions en premier, et fin des quotas ensuite pour achever le travail).
Merci pour vos bons conseils.
C’est l’inconvénient de trop lire Friedman : au nom d’une théorie fumeuse, il faudrait, partout et dans toutes les productions abandonner des systèmes régulés qui fonctionnent pour aller radieusement vers la ruine.
Pauvre Spartacus.