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Commentaire de Elliot

sur L'Islam au bistrot


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Elliot Elliot 6 novembre 2016 12:49

@moderatus

Merci de vos explications. 

Le dialogue est bien fictif, ce qui ne veut pas dire irréel car il est plausible.
Je ne suis pas du tout sûr que vos lecteurs l’aient tous reçu comme ça. Un petit mot d’avertissement glissé dans le texte n’aurait pas été mal-venu à mon sens mais en définitive c’est vous qui voyez...

La comparaison avec les Lettres persanes n’est pas anodine, encore que derrière la satire et le second degré affleure clairement l’humanisme de l’auteur.
Personne ne se risquerait à faire sienne aujourd’hui l’apophtegme de Montesquieu : comment peut-on être persan ? C’est d’ailleurs un sujet récurrent du Bac.
Comme personne ne se risquerait à prendre au pied de la lettre les descriptions explicites des caractères de La Bruyère.

« Bonjour Gilles » ? C’est le gilles de Watteau ?

Blague à part, ce n’est pas vrai que l’on se pose des questions sur l’Islam depuis 40 ans.
Il y a un parti, héritier du pétainisme d’avant-guerre qui a, il y a 40 ans, résolu de faire payer la perte de l’Algérie aux immigrés maghrébins d’abord vite rejoints par les sub-sahariens.

L’opposition fut d’abord raciste puis se dissimula insidieusement derrière un problème religieux inexistant au départ.

Il y a 30 ans ou 40 ans , il y avait très peu de femmes voilées et une bonne partie était composée de vieilles italiennes ou portugaises ou encore de Françaises pour aller à la messe le dimanche : j’ai habité longtemps devant une église à la campagne, je sais donc de quoi je parle comme j’ai pu mesurer en quelques années le tarissement de la source des fidèles. Vous conviendrez avec moi que l’Islam n’a rien à voir là-dedans.

Au racisme devenu mauvais genre mais devant la nécessité pour lui de garder un bouc émissaire ( dont la chasse est la composante majoritaire de son ADN ) s’est substituée insidieusement l’instrumentalisation d’un sentiment de méfiance puis d’opposition à la religion musulmane. 

Parallèlement au rejet que suscitaient les Musulmans d’apparence ( comme dirait Sarkozy, l’essentiel de son mépris est dans l’apparence ) discriminés sur le marché de l’emploi ( qui rétrécissait en outre comme une peau de chagrin ) s’est naturellement développée la revendication de cette identité à laquelle on les ramenait constamment : ils se sont ainsi conformés à l’image qu’on leur a créée.

Vous posez une bonne question : pourquoi les problèmes que posent un certain nombre d’attitudes ou de replis sont-ils si difficiles à résoudre ?
Je ne sais si j’ai la réponse mais pour moi elle tient moins dans la responsabilité de ceux que l’on montre du doigt que dans la volonté chez d’autres de garder bien au chaud un fer que l’on peut agiter au gré des circonstances quand il s’agit de donner un dérivatif à la colère populaire.

Politique à la Gribouille car les vraies échéances sont là qui se rapprochent, consubstantielles à la nature d’un système inique qui fonctionne maintenant cul par dessus chemise et qui est tout heureux des soins palliatifs qui prolongent son agonie : la création continue de faux problèmes agités comme des muletas devant le Gaulois, tous naseaux écumants.

Les Versaillais massacrant la Commune furent le bras armé de tous ceux qui se vengeaient de la chute de l’ancien régime, le régime de Vichy fut la réponse au Front populaire et c’est pour cela qu’il fut si populaire ( la majorité de la France est conservatrice ) quoi qu’en disent les hagiographes officiels de la résistance .
Ses héritiers plastronnent aujourd’hui dans tous les partis de Droite, PS compris.
Prenons garde car derrière les immigrés ou le combat contre l’islamisation, ce bienvenu épouvantail, c’est la république que l’on veut ébranler et avec l’aide de ses enfants qui mieux est !

Alors au train où on voudrait qu’aillent les choses, personne n’a intérêt à guérir un abcès qui fixe si bien toutes les attentions et ceci explique pour moi cela que vous déplorez à juste titre…

De toute manière je ne regrette pas l’échange qui m’a permis de mieux vous connaître et apprécier même si manifestement nous répondons à des valeurs différentes et heureusement car c’est dans la confrontation que se cimente aussi la démocratie.


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