Déjà deux fois que survient cette impossibilité annoncée par les instituts de sondage en Grande
Bretagne comme aux USA : le Brexit et l’élection de Donald
Trump sont devenus des réalités.
Les médias européens et pas seulement français sont sur le cul, c’est normal quand on fonctionne avec des œillères et que l’on se contente de répercuter les informations de la presse bien-pensante d’outre-atlantique.
En même temps difficile de faire autrement de son bureau parisien.
Au-delà de la
fumisterie ou des arrière-pensées que semblent véhiculer chez nous ce
recours systématique au sondages ( en fait parfois le succès de
certains semble clairement lié à l’exercice sondagier et leur
notoriété fabriquée à cette aune ), il est plus fâcheux que les
commentateurs politiques se contentent de gloser sur des chiffres ( que souvent ils interprètent de travers comme ce fameux 4 % de popularité de Hollande ) et qu’il n’aient plus les moyens ou ne se donnent
plus les moyens d’aller eux-mêmes à la rencontre du peuple pour
sentir le pouls de ces sans-voix ou sans-dents dont on spécule un
peu trop rapidement sur le désintérêt qu’ils portent à la
politique.
Le cœur
de l’Amérique comme celui de la Grande-Bretagne ne bat pas
seulement à Londres ou à New-York mais aussi chez les cul-terreux,
ces oubliés des landes et des plaines, ou chez ceux qui se retrouvent
aux marges de la société productive, victimes expiatoires de
politiques économiques et financières où ils ne sont qu’une
variable d’ajustement autrement dit de la roupie pour sansonnet.
On crève l’espoir
des gens en essayant - comme le font nos coincés du bulbe - de les convaincre de l’inexorabilité de ces
évolutions comme d’ailleurs on leur donne de faux espoirs en se
joignant à leurs déplorations.
A cet égard, pour
cette Amérique déclassée, Trump apparaît comme un enchanteur :
elle déchantera vite, c’est sûr, mais elle aura pour un temps eu sa part de
rêve.
« Make America great again « , ce n’est pas seulement
un beau slogan mais c’est aussi proprement irréaliste, l’empire est en déclin parce que l’on ne peut éternellement se maintenir au sommet mais on mesure
ici la force de l’utopie et des lendemains qui chantent , ces valeurs que nos énarques et autres
super-comptables sur-diplômés ont oubliées.
Jamais deux sans
trois ? Avec Marine Le Pen prenant la mesure de ses adversaires
pour goûter au grand écart entre la démagogie et la réalité du
pouvoir ?