à l’auteur

Je ne comprends pas du tout votre indignation, encore moins celle de vos lecteurs. Comme si vous ne vous souveniez pas que les jeunes gens du Califat avaient entrepris de raser les ruines de Palmyre. Les troupes de la coalition viennent de reprendre Nimrod, riche autrefois de multiples vestiges de la plus haute antiquité. A l’heure qu’il est, il n’en reste presque rien. En Afghanistan, il y a déjà quelques années, les grands bouddhas de Bamiyan avaient été dynamités, et tout aussi bien, en Afrique, les mausolées de Tombouctou. Je suis bien désolé de devoir vous l’apprendre si vous ne le saviez pas, mais ces constructions n’avaient rien à voir avec la religion du Prophète.

Pourquoi ne pas détruire Versailles ? Je sais bien que beaucoup de ses contemporains reprochaient à Louis-le-Grand de vivre comme un prince oriental, lui qui avait l’habitude, pour aller de l’une à l’autre de ses résidences, de se déplacer à la tête de sa cour avec la reine, sa maîtresse en titre et celle du jour, quelquefois toutes dans le même carrosse. Il est très probable que, demain, l’histoire revue et corrigée par l’UNESCO tirera prétexte de cette polygamie pour nous dire qu’il était un pieux musulman, un vrai salaf, et que la France a toujours été musulmane, mais le château de Versailles procède plus quand même de l’art baroque et chrétien que de l’art musulman. Dans une France destinée à s’islamiser, des monuments qui puent la jahiliya n’ont plus leur place et j’ai du mal à admettre que vous ne puissiez pas le comprendre.

Avec les pierres de Notre-Dame et de tant d’églises parisiennes qui sont une offense à la religion du Prophète, imaginez donc un peu le nombre de mosquées qu’on pourrait édifier, chacune munie d’un immense minaret. Et la province offrirait les mêmes possibilités : Chartres, Amiens, Beauvais, Bourges, Reims ! Que de cathédrales, que de pierres déjà bien taillées pour édifier de nouvelles mosquées !

Il faut vivre avec son temps. Ali Juppé l’a parfaitement compris, qui entend faire de Bordeaux (et de toute la France s’il est élu), avec son ami Tarek Oubrou, le pilier central de l’Oumma à partir duquel le Califat rêvé par les Frères musulmans pourra reconstruire sur des bases plus solides ce que les koufar sont en train de démolir à Mossoul et à Raqqa.

Vive le très sympathique Apathie ! Allah akbar !