@Eric F
Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur le bien fondé des migrations comme vous le faites.
je vous transmets ci dessous un article de Guy CHEVRIER
qui pense que la politique immigrationiste n’est pas la solution et plutôt une source de problèmes
Guylain Chevrier est docteur en histoire,
enseignant , formateur et consultant.
Il est membre du groupe de réflexion sur la laïcité auprès du
Haut conseil à l’intégration.
Guylain Chevrier : Il
y a plusieurs catégories d’immigrations, il y a celle qui est attribuée
aux conflits que fuient certains migrants et une autre, économique, qui
elle relève d’un ressort qui n’a rien à voir avec le discours à
caractère humanitaire de l’Allemagne, justifiant un accueil
inconditionnel autant que compassionnel. L’Allemagne joue comme souvent
sa propre carte, en donnant cet exemple, entre fuite en avant au regard
de sa situation démographique catastrophique, et volonté de tirer des
bénéfices secondaires en faveur de sa puissance dominante en Europe.
On sait que l’indicateur conjoncturel de fécondité
(somme des taux de fécondité par âge dans l’année) de l’UE était de 1,62
en moyenne en 20101. En Allemagne, l’indicateur
conjoncturel de fécondité y est inférieur à 1,5 enfants par femme depuis
1983. Si on se fit aux projections démographiques d’Eurostat
(EUROPOP2013-2080), en l’absence de migrations en Allemagne, la
population d’âge actif devrait perdre 2,2 millions de personnes d’âge
actif d’ici 2020, situation qui ne devrait cesser de s’aggraver. Le
vieillissement de la population du cru va être très important et donc la
charge des retraite. Si les choses continuent ainsi, le nombre d’actifs
doit diminuer de façon assez inquiétante.
Il y a derrière ce constat aussi, une crise morale
que l’on ne doit pas sous-estimer pour ce pays chrétien, protestant et
catholique, dont le modèle familial s’éloigne de plus en plus de la
norme religieuse de la mère au foyer de famille nombreuse. La pauvreté
qui se développe dans l’Allemagne populaire à l’aune des inégalités
galopantes, derrière la carte postale de sa réussite, est un prix à
payer qui freine aussi de ce côté les ménages allemands vers plus de
natalité.
Ce qu’elle voit comme opportunité à travers la crise
des migrants pourrait bien s’avérer illusoire, car on sait que les
populations immigrées lorsqu’elles se sont installées changent
tendanciellement leur comportement, avec moins d’enfants par femmes que
dans le pays d’origine, opérant une sorte de transition démographique
accélérée. A la génération suivante à celle qui s’est installée, les
choses se tassent. On ne peut jouer l’immigration qu’une fois dans ce
domaine.
Cordiales salutations