@Elliot
Quelques éléments complémetaires concernant Guy CHEVRIER et ses inquiétudes sur les migrations
Guylain Chevrier :
Tout d’abord, lorsqu’une immigration est essentiellement
masculine, nous savons avons affaire à une immigration dominée par
des motivations économiques. Cela souligne, dans le contexte
actuel de politique d’accueil des réfugiés, le décalage avec la
grille de lecture des dirigeants européens sur ce sujet. On a
créé un appel d’air qui était à craindre derrière un discours
d’accueil quasi inconditionnel. La Chancelière allemande a
motivé cet accueil sur le fondement de ses valeurs chrétiennes,
mais on ne gère pas les flux migratoires à coup d’idéologie,
qu’elle soit religieuse ou pas. C’est un enjeu politique
considérable, qui conditionne l’avenir d’une société, si on veut
bien regarder ce que nous apprend dans ce domaine l’histoire du XXe
siècle.
C’est d’ailleurs un vrai risque pour l’équilibre
des sociétés d’accueil, au regard de l’équilibre interne aux
groupes de migrants eux-mêmes. Intégrer, ce n’est pas
seulement donner du travail ou des protections sociales, c’est faire
que des individus qui viennent aujourd’hui de plus en plus loin, avec
des cultures, une conception du religieux, à mille lieux de l’Europe
et de la France, finissent par adhérer à une société d’accueil
avec ses normes et valeurs, à nos principes démocratiques, à un
rapport à la famille qui se lie à la citoyenneté. Pour cela,
encore faut-il que les relais de l’intégration sociale existent,
La
féminisation de cette immigration dominée par les hommes ne
réglerait pas tout, car il y a un autre problème qui ressort de
cette situation. Nous n’en sommes plus à la politique d’un
regroupement familial propre à des pays avec lesquels nous
entretenons des liens historiques, les pays du Maghreb tout
particulièrement ou certains pays africains. Beaucoup d’entre ces
migrants sont en provenance de pays avec lesquels il n’y a aucun
lien, voire point commun, vis-à-vis desquels nous ne sommes donc que
peu ou pas préparés. La crise des réfugiés a encouragé à
faire tomber des barrières qui étaient relatives à une immigration
venue d’espaces géographiques traditionnels, avec lesquels il y a
des repères. Une évolution qui pèse sur la capacité à
accueillir et à intégrer qui reste dans l’étrange, telle une
dimension absente de l’analyse, même lorsque l’on en fait
parfois le constat. On a, avec ce discours inconditionnel
d’accueil des migrants identifiés à des réfugiés, encouragé à
l’élargissement des origines de départ des migrations, vers
l’Europe et la France, de façon tout à fait inconsidérée. Telle
qu’Emmanuelle Cosse (EELV), ministre actuelle du gouvernement, en a
donné l’exemple, en appelant à l’accueil de tous les migrants,
bien dans la tradition du parti vert. Une
situation qui présage de retours de bâton, à plusieurs coups dans
le temps, avec une note à payer au final que personne n’a
envisagé.