Tout n’est pas blanc ou noir.
Fidel Castro était un dictateur sans aucuns doutes mais avant lui, il y avait la dictature de Fulgencio Batista sous lequel Cuba était une république bananière infestée par la mafia américaine qui y exploitait les casinos.
S’il faut comparer les niveaux de vie, ce n’est pas entre les Cubains exilés en Floride et ceux restés à Cuba qu’il faut le faire, mais entre Cuba et les autres pays d’Amérique latine presque continuellement maintenus sous le joug de dictatures militaires mises en place par les USA. S’il faut compter les victimes de la révolution cubaine, il serait bon de comparer avec celles des dictatures sud américaines en particulier, celles de Pinochet au Chili, des généraux en Argentine et de celle du féroce
Luiz Garcia Mesa Tejada en Bolivie.
Cuba est un pays assez dépourvu de richesses naturelles et s’il n’est pas tombé dans la misère sous l’embargo des USA, c’est grâce à l’aide de l’URSS. Cuba avait en quelque sorte vendu sa politique étrangère à l’URSS en échange d’un précieux soutien économique. C’est ainsi qu’on a vu des miliciens cubains lutter en Angola aux côté d’un groupe dissident allié de Moscou contre un autre soutenu par la Chine et les USA.
Cuba a été pour les peuples opprimés d’Amérique Latine le symbole du bras d’honneur levé sous le nez des USA et a donné de l’espoir à plusieurs générations de révolutionnaires.
Une chose qu’on peut reprocher à Fidel Castro, c’est d’avoir envoyé Ernesto Guevara à l’assaut de la Bolivie. S’il avait voulu s’en débarrasser, il n’aurait pu faire mieux. La Bolivie était à ce moment de son histoire mouvementée exactement l’endroit où Guevarra ne pouvait compter sur un support populaire. Le gouvernement précédent, celui de Victor Paz Estenssoro venait justement, sans crier gare et sans se déclarer communiste, de nationaliser les mines et de redistribuer les immenses propriétés terriennes aux paysans.
Admiré par beaucoup, détesté par beaucoup, Castro laissera un souvenir pour le moins nuancé. Le pays va accélérer sa réintégration dans le système, on va voir apparaître une classe de nouveaux riches et des classes populaires plus libres, mais qui devront payer le prix coûtant pour les soins médicaux et l’éducation de leurs enfants.