Je crois bien que les anglais se
mettent un doigt dans le cul.
Un doigt ça passe comme une lettre à
la poste mais avec deux, on sent la quenelle venir.
Mais j’y pense, la quenelle est-elle
considérée outre manche comme obscène ? Bon trêve de
plaisanterie, quand on commence à censurer, il n’y a plus de limite
à la censure. (censure = interdit)
Faut-il vous rappeler que Théophile
Viau était considéré à son époque comme le prince des poètes
tellement ses contemporains admiraient son talent. Néanmoins, il
fut condamné au bûcher à l’age de 26 ans pour avoir composé un
quatrain faisant l’éloge de la sodomie.
Il avait réussi à prouver qu’il
n’avait pas pu matériellement composé ce poème mais le tribunal
considéra qu’il avait participé à sa rédaction. C’était
suffisant pour le condamné à mort. Il fut gracié mais resta
enfermé dans un cachot sordide pendant 2 ans d’où il fut libéré à
la condition qu’il n’écrivît plus rien.
Il mourut 2 ans plus tard des suites de
son incarcération et aussi, il faut bien le dire avec la
condamnation à ne plus rien écrire, on avait détruit sa raison de
vivre. Tous les poèmes qu’on a de lui, sont l’œuvre d’un jeune
homme qui n’avait pas beaucoup plus qu’une vingtaine d’années quand
il les composa. En lisant ses poèmes, essayez d’apprécier la
maturité du jeune homme et son érudition sur l’antique culture
latine. Son talent et toute l’estime qu’avaient ses contemporains
pour lui, n’ont pas été suffisant pour le protéger des puritains.
Il faut savoir que l’église
condamnait au bûcher ceux qui pratiquaient la sodomie, les passifs
tout comme les actifs.
Avec Théophile Viau, on s’aperçoit
que la loi a été appliquée aussi à ceux qui ne faisaient qu’en
parler.
Je vous ai rappelé cette histoire pour
vous dire que lorsque que l’on commence à promulguer des lois pour
produire cet effet qu’est la censure, il n’y a plus de limite quant
à la répression à cause de la jurisprudence qui en découle.
Le législateur anglais veut considérer
l’introduction d’une main dans l’anus comme un acte obscène.
D’accord on a compris, ainsi il suffira
donc au juge de considérer que les gestes que commet Dieudonné
quand il nous parle de quenelle, sont obscènes au même titre que
l’acte, pour prendre des arrêts lui interdisant d’en parler durant
ses spectacles. Une telle jurisprudence, pourrait très bien voir le
jour si le législateur reste flou sur le mot obscène.