@velosolex
Cette réflexion sur la tyrannie me rappelle une strophe du long poème de Baudelaire intitulé « Le voyage ». Parmi toutes les choses que le voyage lui a fait voir, il y a celle-ci :
Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ;
La fête qu’assaisonne et parfume le sang ;
Le poison du pouvoir énervant le despote,
Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ;
« le peuple amoureux du fouet abrutissant ». Il ne croyait pas si bien dire. Quelle meilleure description de ce qui a pu s’observer dans tous les totalitarismes du siècle qui viendrait après le sien, que ce soit dans la Russie communiste, dans l’Allemagne nazie, dans l’Italie fasciste, et aujourd’hui encore à Cuba, en Corée du Nord et en Iran.
Erdogan, le Mussolini des Turcs actuels est en train d’installer la pire des dictatures : la liberté d’expression n’existe plus. Les élites intellectuelles et militaires sont décapitées, on refait avec les Kurdes des bourgades du Sud-Est du pays ce qu’on a fait il y a un siècle avec les Arméniens, on soutient l’Etat coranique : en faisant semblant de le combattre, on s’attaque aux Kurdes qui sont depuis le début les combattants les plus efficaces contre cette vérole islamiste.
Que fait le bon peuple Turc ? Il applaudit, comme on applaudissait Hitler après l’Anschluss. Après la tentative de coup d’état qui devait éliminer la bête immonde, le même peuple gémissait et pleurait. Ce qui est encore bien pire, c’est qu’il pleurait probablement très sincèrement, étant désormais aussi atrocement radicalisé que pouvaient l’être les jihadistes opérant depuis deux ans sur notre territoire.